Le people, il n’y a que ça de vrai pour vendre
Samedi 10 novembre 2012
Il semble que la littérature du potin a plutôt bonne presse. Les journalistes l’ont du reste bien compris, et leurs livres mi ragots, mi enquête bâclée ne cessent d’être édités. Il faut jouer dans le sensationnel si l’on veut sauver ce qui reste à sauver dans la presse papier. La formule magique réside dans les journaux people que les gens s’arrachent comme des petits pains bénis faute d’aller à la messe. La caricature n’est plus dans les traits mais dans les mots et le choc des photos. Ce fut le cas il y a peu, quand Kate Middleton topless fut jeté en pâture au regard des manants. Si Closer a fauté et a été jugé, ce fut l’occasion pour les autres de rebondir sur cette non information qui en devenait une.
Les journaux dits”sérieux” veulent profiter de la manne et les articles fleurissent sur le couple royal. Le fruit des paparazis des journaux people devient une source d’inspiration, il s’agit bien évidemment de faire de la surenchère. Une course effrénée s’engage. Les unes chocs explosent. C’est à qui va prendre en faute le politique connu ou encore sa compagne. Les procès se succèdent, mais cela fait partie des risques provisionnés d’avance. Le Point vient de sortir un grand déballage de 12 pages sur Rachida Dati qui a monopolisé 5 journalistes, tout cela pour prouver qu’elle a “couché pour réussir”, en quelque sorte, enfoncer une porte ouverte dans ce milieu. DSK leur manque, ils s’en prennent aux femmes politiques. Bien entendu tout le monde se souvient du tweet de Valérie Trierweler qui a fait le tour de la terre.
La compagne de François Hollande, continue à faire les frais des journaux, mais surtout des livres, pas moins de trois la concernant depuis qu’elle est devenue la première dame de France. Même si à priori elle a décidé de rentrer dans le rang, elle est toujours en procès avec deux journalistes qui ont fouillé dans sa vie privée. Dans “La Frondeuse” ils relatent ”une relation intime” avec Patrick Devedjian. Les dérapages se suivent et se ressemblent. La presse française avait jusque là évité de prêter le flanc à cette tendance anglo-saxonne du grand déballage. Thierry de Cambarus tente d’expliquer dans le Nouvel Observateur que cette tendance s’est amplifiée sous l’ère Sarkozy, avec son divorce, son idylle avec Carla Bruni qui a monopolisé près de 600 journalistes. Après une presse régionale qui ne parle plus que des chats écrasées, sommes-nous voués à subir une presse nationale qui pour survivre va céder à la tendance de plus en plus voyeuriste des lecteurs ?