Alain Roche Nalair de rien

Depuis leur furtive rencontre en marge des commémorations du débarquement alliés, les deux chefs d’état n’avaient pas évoqué la situation à l’est de l’Ukraine. Une première conversation téléphonique “longue et substantielle” entre les deux présidents laissait espérer un début de détente. Le porte-parole du kremlin a déclaré :”« Le président ukrainien a fait part à Vladimir Poutine de son plan de résolution de la situation dans le sud-est de l’Ukraine ». Il n’en reste pas moins des événements qui fâchent de part et d’autres. Porochenko se plaint de l’incursion de trois chars qui sont venus aidés les séparatistes prorusses à l’Est de l’Ukraine.

Bien évidemment Moscou dément cette information mais accuse à son tour  Kiev d’utiliser des munitions au phosphore violent la convention de 1980 ” sur l’interdiction ou la limitation des armes incendiaires “.  Tout cela reste très précaire. Il semble que nous soyons encore très loin de la sortie de crise qui oppose l’Ukraine et la Russie et cet échange téléphonique fait plutôt penser à un dialogue de sourds.

Ne se contentant pas de la Crimée qu’il a subtilisé au nez et à la barbe de l’Ukraine face à une communauté internationale incapable d’agir. Conscient de sa toute puissance et avec ses méthode d’ex barbouze du KGB, Vladimir Poutine continue en tout impunité à faire un doigt d’honneur à ceux qui le menace de représailles s’il ose persister.

Des menaces il en a cure, la pire pour lui serait de voir l’Ukraine se démocratiser à ses frontières.  Pour l’instant le mensonge le sauve, du reste il ne se prive pas d’en user et en abuser. Que ce soit Barak Obama en personne drapé dans son prix Nobel de la Paix ou la communauté européenne qui vocifère, ça ne lui fait ni chaud ni froid. La suite des événements est transparente, l’Ukraine repassera petit à petit sous le joug de la Russie par le Tsar Poutine le veut. Ce sera soit lors d’une mascarade d’élection démocratique soit par la force. Mais de toute façon Poutine ne lâchera rien, il est déterminé à endiguer l’afflux démocratique qui mettrait en danger sa dictature. C’est certainement la seule manière de sauver son régime et il est prêt à tout et même pire.

L’Ukraine à l’instar de la Syrie est un pays où l’on tire d’abord et où on s’explique éventuellement mais pas toujours, et en tout cas on est pas pressé de le faire. La loi la plus communément admise est celle des se taire. Cet Omertà slave sur les exactions d’un pouvoir autoritaire et sous influence est en train de voler en morceau au grand dam d’un Poutine distant et muet  qui voit d’un très mauvais oeil cette incursion européenne ou occidentale dans ses affaires.

Pour  Vladimir Poutine  l’Ukraine est un bastion protecteur contre l’envahissement nauséabond de folles idées démocratiques, un rempart encore hier contre ses propres démons contestataires. Il reste muet, Sotchi n’étant pas fini,  et sortira certainement de son chapeau, après maintes supplications, tergiversations, la tête de sa marionnette qui aura jusqu’à la fin massacré à tous vents son peuple fier et déterminé, pour l’exemple. Il médite un coup à la Poutine comme pour la Syrie ou l’Iran…

En fait, dimanche nous venons d’assister en Russie  à une  élection présidentielle sous la  forme d ‘une véritable mascarade de démocratie, une pantalonnade. Mais à quoi pouvait-on s’attendre d’autre ?  Bien entendu , ce n’était qu’une simple formalité pour celui qui  a n’a jamais vraiment quitté le pouvoir. Il s’agissait seulement de le récupère officiellement à la face du monde. Ce retour  aux affaires était programmé comme tout ce que fait Poutine depuis qu’il a accédé  au poste de Président. Le constat des fraudes n’est pas non plus une surprise. On voit même des jeunes hommes filmés par webcam, bourrer des urnes en toute tranquillité. Un tour de passe passe, un surclassement de l’opposition certes, mais dans quelle condition. Nous sommes les témoins d’une Démocratie sur fond de Dictature.  Même si l’opposition n’a jamais été aussi vive,  ses jours sont compter, et il sera bien compliqués pour elle de se faire entendre à nouveau. Une chape de plomb va être coulée par l’homme fort du Kremlin et cela certainement jusqu’en 2024. Oui parce qu’il a pris soin avant ces élections de modifier  la constitution russe,  passant le mandat présidentiel de  5 à 6 ans. Tout est prévu, orchestré de main de maître, par ce machiavélique personnage. Peut-on croire encore à cette pseudo élection présidentielle ? Difficilement, même si Vladémir Poutine s’est dit fort ému en pleurant des larmes de crocodile, en apprenant les résultats partiels. Maintenant,  nous allons entendre le silence assourdissant des réactions de la communauté internationale, qui a bien du mal à déplaire à l’homme fort de la Russie sans craindre des représailles. La Russie ne va pas tarder à retrouver  le vrai visage de Vladimir Poutine, un oligarque dur,  froid, implacable et  totalement insensible au bien être du peuple russe.

Mercredi très tôt, la province de Quinghai au Nord-Ouest de la Chine subit un violent séisme de magnitude 6,9. Le bilan provisoire fait état de 617 morts et plus de 9000 blessés. Les secouristes, dans des conditions déplorables, beaucoup travaillaient mains nues, ont extrait 1 045 personnes vivantes des décombres. Les opérations de sauvetage sont extrêmement difficiles compte tenu des nombreuses répliques et des glissements de terrain qui ont endommagé les routes et les réseaux d’électricité et de télécommunications. Autre facteur aggravant, Yushu, épicentre du séisme,  se situe sur le plateau tibétain, surnommé “le Toit du monde”, à une attitude moyenne de 4000 mètres, ce qui fait que l’oxygène est rare et le froid est vif. Le premier ministre Wen Jiabao s’est rendu sur les lieux en attendant que le président chinois Hu Jintao rentre de Brasilia, où se tenait le sommet du BRIC ( Brésil, Russie, Inde et Chine), afin de superviser les secours. La Chine avait déjà connu, en mai 2008, un autre séisme dans le Shihuan voisin qui avait vu des milliers d’écoliers périr dans l’effondrement de leurs écoles. Il semble que cette fois-ci encore ce scénario catastrophe se soit reproduit à l’identique. Certains parents parlent de corruption quant à la construction d’établissements scolaires à la va-vite, sans tenir compte des normes antisymétriques. Même si l’information est sérieusement filtrée, la polémique enfle. Notons cependant que la Chine est encore bien loin d’un quelconque séisme sociale.

Après près de cinquante ans de vie politique, Lech Kaczynski, 60 ans, président de la Pologne depuis 2005, vient de périr avec sa femme dans un accident d’avion. Ce juriste, catholique et conservateur, fait partie des 96 passagers et membres d’équipage victimes du crash qui a eu lieu à quelques kilomètre de Smolemsk à l’ouest de la Russie. Il est mort avec les 88 membres de la délégation qui devait assister aux cérémonies du 70e anniversaire de l’exécution par les Soviétiques de milliers d’officiers et intellectuels polonais en 1940 à Katyn. Particulièrement choquée, la communauté politique internationale, déplore d’une voix quasi unanime la perte de Lech Kaczynski. Barack Obama considère quant à lui cette nouvelle comme un drame “épouvantable pour la Pologne, les Etats-Unis et le monde”. Anti-communiste et eurosceptique, Lech Karcrynski avait été l’un des principaux conseillers de Lech Walesa. A son arrivée à la présidence il avait nommé son jumeau Jaroslaw premier ministre. Ce dernier quitta ce poste en 2007. Un scrutin anticipé doit être fixé dans les deux semaines. Joroslaw se présentera-t-il à la présidente polonaise ?

Suite aux récents événements qui enflammèrent de nouveau le Proche-Orient, le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est rendu en Cisjordanie pour tenter de relancer le processus de paix. Il assure l’Autorité palestinienne du “soutien ferme” du Quartette (ONU, États-Unis, UE, Russie), qui vient de se réunir à Moscou, favorable à un État palestinien “viable et indépendant”. Le président de l’ONU déclare que le blocus de la bande de Gaza par les Israéliens “cause des souffrances inacceptable”. Il s’est fait le porte-parole du Quartette qui, “condamne la décision du gouvernement israélien prévoyant la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est”, étincelle qui a mis le feu aux poudres. Les Palestiniens voudraient faire de ce secteur la capitale de leur futur État mais Israël s’y oppose considérant l’ensemble de la Ville sainte comme sa capitale “indivisible et éternelle”. Israël exclut tout gel de la colonisation de Jérusalem-Est à majorité arabe, dont l’annexion en 1967 n’a pourtant jamais été reconnue par la communauté internationale. Jérusalem reste et demeure à ce jour la capitale éternelle, pomme de discorde entre les deux communautés.

Nouvelle étape importante dans le programme nucléaire contreversé de l’Iran. Téhéran affirme maîtriser le cycle de la fabrication de combustible nucléaire et inaugure une nouvelle usine à Ispahan. Le fait d’insister sur le caractère purement pacifique de son programme nucléaire, rend ce dernier encore plus suspect aux pays Occidentaux. Ils soupçonnent la République islamique de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Le Président Ahmadinejad a déclaré que ” l’Iran cherchait toujours un dialogue logique” et que ce dernier devait être “basé sur le respect mutuel et la justice”. Il a ajouté que l’Iran n’acceptait pas  de ” dialogue à sens unique et des négociations dans une atmosphère d’intimidation”. C’es annonces interviennent alors que le groupe des six (Russie,Allemagne, Chine,Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) a annoncé qu’il allait adresser à l’Iran une invitation pour une rencontre directe afin de discuter de son programme nucléaire. “Les Etats-Unis veulent que la République islamique d’Iran prenne la place qui lui revient dans la communauté des nations”, mais “on ne peut obtenir cette place par le terrorisme ni par les armes”, a déclaré le Président Obama dans une vidéo à l’adresse d’Ahmadinejad. La réponse ne se fait pas attendre : “Les Etats-Unis doivent reconnaître leurs erreurs passées et les réparer afin de mettre de côté les différents entre les deux pays”. Voilà en langage diplomatique une fin de non recevoir. On peut tout craindre de ce vrai dialogue de sourds !

«Il faut être russe pour comprendre» Le défilé des Moscovites venus rendre un dernier adieu à Alexandre Soljenitsyne, était celui de tous les contrastes, réunissant en un rare instant toute la société russe. Parmi les anciens dissidents, les cortèges officiels, Vladimir Poutine en tête, sont venus rendre hommage à Soljenitsyne, cela fait tout au plus froncer les sourcils.