Quand l’horreur était Khmer rouge
Jeudi 12 janvier 2012
Rithy Panh a pendant près de 300 heures filmé et interrogé celui qui nomme “L’oeil du Mal”, Duch, de son vrai nom Kaing Guck, un ancien professeur de math, devenu chef du centre S 21, qui serait responsable de la morte de plus de 12 000 détenus. Le bourreau de Phnom Penh se livre sans complaisance avec une certaine fierté qui fait frémir. Pour Rithy Panh il personnifie le mal Khmer rouge, et fut le patron respecté et craint d’un centre de torture et d’exécution. Ce dernier n’hésite pas à affirmer que “le responsable du crime c’est l’idéologie”. C’est le premier responsable à rendre des comptes à la justice de son pays 35 ans après les faits. Le jugement définitif sera rendu le 3 février, puisqu’à sa condamnation de 30 ans de prison il a fait appel. Un documentaire a été diffusé bien entendu comme toujours à une heure indue sur une chaîne nationale et sortira au cinéma le 18 janvier. On découvre stupéfait son rire, “celui du diable” et c’est certainement ce qui frappe d’emblée dans cette production. L’histoire de celui que l’on nomme “Le maître des forges de l’enfer”, a donné aussi un livre l’Elimination signé par Rithy Panh et Christophe Bataille, publié chez Grasset qui sortira dès le 11 janvier. Tout cela n’est pas très réjouissant mais la mémoire est avant tout la garante de l’avenir.