Mr Barroso a perdu une bonne occasion de se taire en pérorant au G8 face à Obama en parlant de l’attitude “réactionnaire” de ceux qui prône et se battent pour l’exception culturelle. Comment peut-on en effet à part Mr Barroso ranger au titre de marchandises ordinaires la culture et ses productions. Faut-il que son envie de plaire au géant américain soit vile. C’est un secret de polichinelle de dire que son appétit de poste à l’ONU le rend servile à souhait. Comme par hasard cette démonstration a été faite dans un quotidien anglophone – l’International Herald Tribune – Celui qui passe pour plutôt centriste et un pro de la langue de bois a sorti le bazooka contre la gauche française, opposant “réactionnaires” aux “libéraux”.
François Hollande , face à cette attaque médiatisée, n’a pas manqué de remettre Mr Barroso à sa place. Bien entendu ce dernier, pour tenter de se justifier, a affirmé que ce n’était pas dirigé contre la France mais en particulier contre Costa Gavras qui était venu défendre le dossier de l’exception culturelle. La France dans sa position se retrouve isolée et ce n’est qu’un agitant son droit de veto que cette dernière a eu gain de cause, du moins pour l’instant. Le président François Hollande a bien rappelé qu’elles étaient ses convictions dans ce dossier : «Je l’ai dit dès le départ et je le dirai à la fin (des négociations avec Washington), il n’est pas question que l’exception culturelle puisse être dans la négociation».
Dans le monde de la culture les réactions sont vives comme celle du réalisateur de The Artist, Michel Hazanavicius, qui estime les propos de Barroso comme «navrants». Ce dernier justifie son attaque contre le président de la commission européenne en expliquant : «Ce qui est sûr c’est que dans un marché non régulé, il va être très difficile pour nous d’être compétitif avec le marché américain» qui peut faire des films à «100 millions de dollars et les vendre sur toute la planète». En ce qui concerne Jean-Michel Jarre il n’y va pas par 36 chemins et déclare : que Barroso «mérite une bonne fessée». Il est une chose évidente, sans l’exception culturelle, c’est la fin de ce que bon nombre de réalisateurs américains, à commencer par David Lynch ou Steven Spielbert, apprécient en France, et le perdre au nom de quoi? Faut-il dire amen à tout sous prétexte de favoriser sa carrière ? Notre exception est là c’est d’être d’irréductible gaulois et faisons le savoir.