L’art du retour à une vie ordinaire
Samedi 12 mai 2012Le bureau du ministre de la culture et de la communication, rue de Valois est un endroit sublime, excessivement convoité. Il a vue sur la cour du Palais-Royal et les colonnes de Buren, la Comédie-Française et le ciel de Paris. Curieux présage, puisque justement c’est lors de l’exposition monumentale de Buren au Grand Palais que pour Frédéric Mitterrand tout se défait. C’est la fin du strass et des paillettes de son ministère. L’ex-ministre de le culture lance tout dépité à des journalistes du Petit Journal :”Regardez comme les choses changent, je suis tout seul là comme un con avec vous, ils sont tous là-bas et vous me demandez qui sera le ministre ? C’est elle évidemment ! Regardez moi je suis tout seul, c’est fini !”. Elle c’est Martine Aubry, qui est là aussi, incognito mais cristallise l’attention de la presse. Il s’approche d’elle comme pour l’introniser dans d’hypothétiques fonctions. Après un sourire crispée de part et d’autre, elle rajoute : « A chacun son tour ». Certes mais pourtant Frédéric Mitterrand a tiré une dernière cartouche avant son retour à la vie ordinaire. Il a obtenu la nomination d’un de ses plus proches conseillers, Mathieu Gallet, 33 ans à l’Institut national de l’audiovisuel, (l’INA). Ce choix n’a pas manqué de faire grincer des dents et beaucoup ont regretté le manque d’expérience de l’intéressé. Que le monde peut être cruel quand un politique descende de son pied d’Estale et perd ses super-pouvoirs, on a même du mal à imaginer.