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Houellebeck Goncourtisé

Mardi 9 novembre 2010

Nous sommes en pleine période des prix littéraires et le Goncourt reste tout de même un des prix les plus prestigieux de la profession. Après deux nominations vaines et des tas et des tas de polémiques, voilà que l’Académie Goncourt attribue cette année le prix à Michel Houellebecq pour son livre La Carte et le Territoire paru aux éditions Flammarion. Du reste il n’y a pas eu photo, puisqu’il l ‘obtient, dès le premier tour, avec 7 voix sur 9, devant Virginie Despentes et son “Apocalypse des bébés” édité par Grasset. Prix de consolation ou pas, cette dernière empoche, au 11e tour de scrutin, le Renaudot 2010. Depuis des années, face aux journalistes qui n’attendent que ses dérapages, l’écrivain défend mal ses livres. Houellebecq n’a pas beaucoup de prestance, parle bas et articule mal, mais il dérange et certains l’adulent pour ça. Le New York Times le considère comme le “plus grand phénomène littéraire depuis Camus” et selon les Inrocks c’est un “génie”. Notre provocateur, écrivain maudit d’hier, ne s’est autorisé dans ce dernier roman aucune saillie. Voilà peut être un repentir qui et a séduit le jury. Quand Michel Houellebecq reçoit son prix, il a l’air humble et content. Commence peut être pour lui, l’ère d’un emmerdeur emmerdé pour la bonne cause, celle de la notoriété littéraire officielle.

Frédéric Beigbeder, de la jet set au prix Renaudot

Mercredi 4 novembre 2009

 

frederic-beigbeder

Pas d’outsider pour le jury du Renaudot : son lauréat en la personne de Frédéric Beigbeder pour son livre Un roman français (Grasset). Un résultat sans surprise puisqu’il était donné largement favori. Frédéric Beigbeder honni par les uns, admiré par les autres, est un trublion romantique des lettres françaises. Ce noctambule invétéré né à Neuilly en 1965 poursuit ses études à Sciences Po et au Celsa d’où il ressort avec un DESS de marketing  et publicité. C’est avec 99 francs, premier volet des aventures d’Octave Parangon, qu’il connaît son plus grand succès. Il crée le Prix de Flore en 1994. 2003, il obtient le prix interallié pour Windows on the World, (Grasset). En parallèle, ce féru de littérature débute une carrière à la télévision comme animateur sur Paris Première (Des livres et moi) puis sur  Canal+ (L’hypershow) où il deviendra chroniqueur pour le Grand Journal. Avoir une image hyper médiatique pour un dandy jet-setter cela ne peut être que du pain béni. Ce “roman français” est émouvant et pudique, sans pirouettes ni esbroufe. Il contient une promesse : le meilleur de Beigbeder est à venir.

Les prix Goncourt et Renaudot empreints d’exotisme.

Mercredi 12 novembre 2008

“Nul n’est prophète en son pays” ce vieil adage vaut aussi pour les prix littéraires. Un afgan prix Goncourt réfugié politique écrivant en français cela chic dans la nomenclatura et l’establishment littéraire français.

Ce qui n’enlève certainement rien aux qualités d’écriture d’Atiq Rahimi qui l’emporte au second tour par 7 voix contre 3 pour Michel le Bris. Atiq Rahimi est un cinéaste romancier au regard persan même s’il est afgan puisqu’il est né à Kaboul en 1962. Après des études dans son pays , il émigre en 1980 au Pakistan pour fuir la guerre. Il demande ensuite l’asile politique en France, à une époque où c’était encore possible, et obtient un doctorat en audiovisuel à la Sorbone.

Il adapte lui-même son premier roman, ‘Terre et cendres” en 2000, au cinéma , son film sélectionné en 2004 pour le festival de Cannes dans la catégorie “un certain regard “, et obtient le Prix du regard vers L’avenir. “Syngué sabour” (POL) est le nom d’une pierre magique à laquelle les gens confient leur détresse. Dans le livre de Rahimi, une veille femme, son mari réduit à l’état végétatif depuis qu’une balle s’est logée dans sa nuque, parle et se libère de l’oppression conjugale et religieuse. François Chandernagor de rajouter “en lisant le livre j’ai cru que c’était celui d’une femme, tellement il était juste dans le ton”.

Voilà comme à chaque fois, vous savez tout du livre dont il faut absolument parler dans les dîners mondains sans pour cela prendre le temps de le lire.

Pour le même prix voilà quelques renseignements sur le prix Renaudot accordé dans la foulée au Guinéen Tierno Monénembo, dont malheureusement nous n’avons vu aucune image ni interview l’afgan étant à Paris il fut la seule proie des médias télévisuels.

De plus il a fallu pas moins de 11 tours pour couronner notre africain pour son roman ” Le roi de Kahel”.

si cette année aucun romans français n’a été célébré c’est que comme le dit si bien Françoise Chandernagor “les romans français n’ont pas marché en cette rentrée 2008″ certainement parce que pas assez exotique.