20 ans après le génocide le président rwandais accuse
Mercredi 9 avril 2014
A l’heure même que sonnait le temps du souvenir, de la commémoration d’un des plus horribles massacres génocidaires africains au Rwanda, un camouflé diplomatique anti français vit le jour, orchestré par le président Rwandais lui même. En effet, Paul Kagamé lors d’une interview à Jeune Afrique a déclaré haut et fort le rôle déterminant et même la participation de l’armée française dans les massacres Hutus qui firent 800 000 en 1994.
Ces déclarations firent l’effet d’une bombe à retardement et jetèrent, il va de soit, un froid entre Paris et Kigali au moment même où Christiane Taubirat allait se rendre à la cérémonie commémorative dans la capitale rwandaise. Pour lui la France a joué un rôle non négligeable «dans la préparation politique du génocide», et «la participation de cette dernière à son exécution même”. Ces accusations unilatéral mirent un point final au processus de réconciliation entre les deux pays. Il fit même savoir, alors que la ministre allait céder sa place à l’ambassadeur de France, que ce dernier ne serait pas le bien venu.
Il reste à déterminer quelle mouche a piqué cet ex barbouze formé à Cuba puis au USA qui libéra à 36 ans le Rwanda à la tête de 14 000 hommes et dirige dorénavant le pays d’une main de fer, après une élection en 2003 avec 95 % des suffrages. Ce président autocrate, considéré comme l’homme le plus connecté d’Afrique, féru de nouvelle technologie, considéré à la fois comme un visionnaire et un tyran n’a certainement pas fait cela au hasard, mais son objectif politique reste à clairement élucider à l’heure actuelle. Paul Kagamé, maître de Kigali, a pris à contre pied la diplomatie française qui à l’heure actuelle, malgré de vives protestations, doit prouver sa non culpabilité et faire face à de telles accusations pour elle éhontées. Une chose est certaine, il ne porte pas la France dans son coeur et ne pouvait pas mieux le faire savoir à la face du monde.