Voici à nouveau un film inspiré de l’actualité. Jean-Marc Moutout part d’une brève entendue en 2004, pour camper un thriller psychologique sur les rapports humains au sein de l’entreprise. Le réalisateur, après Violence des échanges en milieu tempéré, renoue avec ce genre. Avec De bon matin, Jean-Marc Moutout continue à explorer une thématique souvent exploitée, celle du monde de l’entreprise et son influence sur les individus et leurs environnements familiaux. C’est le tableau de la souffrance quotidienne au travail qui mêlent les humiliations aux bassesses vers la mise au placard, antichambre de la porte annoncée. Histoire d’un banquier qui, De bon matin, tue ses deux supérieurs avant de se donner la mort. Jean-Pierre Darroussin incarne Paul, un personnage complexe, cynique égoïste et facétieux, mais aussi très humain. Le réalisateur ne tarit pas d’éloges sur son interprétation et déclare : “Je suis absolument fasciné par ce qu’il fait dans le film…Son interprétation est tellement forte”. Pour créer une plus grande intimité avec le spectateur, Jean-Marc Moutout filme son personnage au plus près, et la structure narrative repose sur les flaschbacks, pour mieux pénétrer l’histoire de cet homme et le bilan de sa vie. Ce film oppressant, totalement dans l’air du temps, ne répond à aucune question, mais nous oblige à nous en poser sur les valeurs de la nature humaine dans notre société actuelle. Film totalement contre indiqué pour ceux qui veulent un peu de miel dans leur eau froide.