La visite hier à Carmaux dans le Tarn, du président de la République pourrait se synthétiser dans la phrase de Jaures :”Le courage c’est de supporter les épreuves sans fléchir”. François Hollande a choisi de revenir affronter la grogne des siens 2 ans après, sur les lieux même où il avait conclue sa campagne présidentielle. Tout avait changé, le protocole tout d’abord l’éloignant du peuple, mais aussi l’accueil de ceux qui l’avaient porté au pouvoir. La déception est tangible, sifflets et quolibets fusent à l’encontre de celui en qui ils ont cru.
François Hollande est venu rendre hommage à Jaures et s’appuie sur son épaule pour tenter de justifier au travers de ses écrits sa politique que le matin même Valls a annoncée. La pilule est dure à avaler, le Président n’est pas populaire loin s’en faut, parce qu’il a choisi de passer coûte que coûte une politique qu’il pense juste pour tous. Il affirme droit dans ses bottes, face à une assemblée triée sur le volet qui l’écoute religieusement : “J’ai été élu pour le changement et je le conduirai”. Le propos est clair et net, il ne se laisse pas aller à la facilité de faire plaisir même à son propre camp. Il le signale du reste par ailleurs en lançant au détour d’une tirade ampoulée : “Les interrogations sont là, y compris chez mes propres amis. Pourquoi faire des économies”. Faire des économies à priori n’est pas en soi une mauvaise chose mais tondre toujours les mêmes, laisse un goût amer, sans compter tous ceux qui se dressent pour conserver leurs privilèges. Il est évident que le Président François Hollande est venu auprès de Jaures, figure tutélaire du socialisme, cautionner sa politique socialiste démocrate qui déroute son camp et fait de lui un homme seul. Le pouvoir isole et nous sommes bien loin d’un président normal comme il le concevait à l’origine, il a revêtu au fil des mois l’habit d’un président converti à la normalité de sa fonction, celle qui éloigne de ses amis d’hier qui deviennent petit à petit ses ennemis d’aujourd’hui et de demain.