Articles taggés avec ‘Jacques Rivette’

La Religieuse ne défraie plus la chronique

Jeudi 21 mars 2013

Curieux hasard de calendrier. Alors que François le nouveau pape argentin célèbre la messe qui va l’introniser et redonne espoir à toute la communauté catholique mondiale, le brûlot de Diderot l’encyclopédiste est à nouveau adapté sur nos écrans. Près de 5O ans après la Religieuse de Jacques Rivette sorti en 1966 et censuré, cette nouvelle version de Guillaume Nicloux est passée comme une lettre à la poste et n’a levé aucune protestation de l’Église jusqu’à ce jour. Au couple Micheline Presle Anna Karina succède Isabelle Huppert et Pauline Etienne, une jeune belge qui promet.

Le réalisateur a demandé à ses actrices de véritables performances, déjà de fonctionner avec fort peu d’indication pour garder un plus grande fraîcheur puis et c’est le pire de passer devant les caméras sans aucun maquillage nues et crues dans leur cornette. Il raconte à propos du livre de Diderot :”Les sujets traités dans La Religieuse sont des plus modernes. La révolte d’une jeune femme face à l’autorité, son combat sans relâche pour sa liberté, le droit à la justice, le refus de se résigner, la lutte contre l’arbitraire. Le plus intéressant c’est l’évidente contemporanéité du sujet et l’impact qu’il produit sur de jeunes personnes…”

L’ex miss météo du grand journal est rentrée dans les ordres l’espace d’un film…en mère supérieure

Guillaume Nicloux a fait le choix d’un éclairage aux bougies pour réchauffer les tons de la pellicule. Voilà un film à voir déjà pour rencontrer Diderot et avoir envie de le lire.

L’artiste et son modèle sur nos écrans en noir et blanc

Mercredi 13 mars 2013

Ce film de Fernando Trueba, est avant tout l’histoire d’un désir familial. Le metteur en scène espagnol souhaitait depuis des années tourner ce film qui narre l’ambiance et l’espace de travail de son frère Marc. Mais après bien des années et des difficultés pour imposer ce choix, son frère disparait en 1996 et c’est alors, croit-i,l un coup de frein définitif pour ce projet qu’il souhaiter lui faire partager. Par chance l’entêtement est souvent mère de création artistique et Fernando s’approchant de l’âge de son héros, le besoin de ce film devint à nouveau impérieux. Voilà ce qu’il en dit: “Il était nécessaire que j’aie le temps d’acquérir un vécu suffisant pour pouvoir raconter l’histoire de Marc.”

Curieusement, celui qui a été choisi pour interpréter le rôle de Marc Cros, Jean Rochefort, semble ici nous livrer avec ce film une sorte de testament d’une carrière. Quant à sa muse, la belle Aida Floch, c’est un rayon de lumière comme tout modèle qui inspire un chef-d’œuvre, une œuvre ultime, et donne envie à un artiste en panne d’inspiration l’envie de se remettre au travail. Si ce film a tout pour nous faire penser au couple Picoli Béart dans le superbe film de Jacques Rivette, La belle Noiseuse, avec un traitement en noir et blanc fait de demi teintes, nous sommes loin de ce court magistral de peinture. Ici nous assistons à la genèse de ce qui est fait pour durer pour dépasser l’artiste, une sculpture, magnifiquement mis en lumière et en image par Daniel Viar. Voilà un hommage précieux à un frère disparu,  nommé 13 fois au Goya, qui mérite toute notre attention.


Fernando Trueba,

Eric Rohmer, une légende du cinéma disparaît

Samedi 16 janvier 2010

eric-rohmer

Eric Rohmer l’un des fondateurs de la Nouvelle vague, avec François Truffaut et Jean-Luc Godard, s’est éteint à l’âge de 89 ans. Ce fou de littérature, discret et très apprécié était selon la comédienne Marie Rivière : “Un grand cinéaste…au grand cœur”. Découvreur de talents, le réalisateur avait lancé entre autres : Arielle Dombasle, Fabrice Luchini et Pascal Greggory. Avant de se consacrer à la réalisation, il fur critique de cinéma et fonda La Gazette du Cinéma ce qui lui permit de côtoyer : Godard, Rivette, Truffaut ou Chabrol. De 1957 à 1963 il devint rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma avant de créer avec Barbet Schroeder, la société Les films du Losange qui produira la majorité de ses 24 longs-métrages en 50 ans. “Son œuvre dominera l’histoire cinématographique française par sa stature originale et révolutionnaire.” surenchérit Jack Lang. Celui que l’on nommait le Marivaux ou le Musset du cinéma français, définissait ainsi son œuvre : “Au fond, je ne dis pas, je montre, je montre des gens qui agissent et parlent. c’est tout ce que je sais faire, mais là est mon vrai propos”. Cet éternel amoureux des jeunes filles en fleur, à qui l’on doit Le genou de Claire ou Pauline à la plage, tourna son dernier film en 2007, Les amours d’Astrée et de Céladon. “Après ce film, je crois que je prendrai ma retraite” avait-il dit lors de son lancement à Venise, conscient jusqu’au bout, il ne savait pas si bien dire.