La mort a eu le dernier mot
Samedi 19 avril 2014
A 92 ans le président et fondateur des laboratoires Servier tire sa révérence. La mort qu’il avait dispensé au travers du Médiator entre autre restera pour lui la seule qui a eu raison de son indifférence dans l’affaire qui l’avait conduit devant les tribunaux . Un jour il avait lâché lors d’une interview trottoir, “le procès on s’en fout”, maintenant en effet ce procès il s’en fout mais ce ne sera pas le cas de ses successeurs qui devront tout de même répondre face à la justice à l’attaque des plaignants. Mais voilà, le cerveau, la tête pensante de cette ignominie est mort de sa belle mort si l’on ose dire et avec lui une part des responsabilités. Cet homme qui ne s’encombrait pas de sentiment ni de remords avait monté de toute pièce un laboratoire de 21 000 personnes qui était devenu N°2 en France derrière le groupe Sanofi. Celui dont l’avocat d’affaire de l’époque n’était autre que Nicolas Sarkozy avait sur ses conseils organisé la pérennité de son entreprise vers la fin des années 90 en créant une fondation au Pays-Bas et en y transférant toutes ses actions, éliminant par ailleurs ses propres filles de sa succession. Nicola Sarkozy en lui remettant la légion d’honneur l’avait rappelé en se glorifiant au passage de ce bon coup financier : “« Vous avez fait de votre groupe une fondation, Raymond et moi y avons joué un rôle ». Depuis l’affaire du Médiator avait fait tombé l’homme de son piédestal, mais ne l’a pas empêché de continuer son bonhomme de chemin jusqu’au moment ultime où le mercredi 16 avril, la camarde eut le dernier mot. Ce qui fit sa fortune en France en particulier ne fut pas l’innovation mais la copie d’anciens médicaments. Après avoir certainement commis un grand nombre d’empoisonnement et près de 500 morts liés au Médiator, pour les familles des victime sa disparition est loin d’être une consolation, au contraire ils craignent que ce ne soit qu’une excuse qui meure même si une de ses principale ennemie, Irène Frachon, déclare que le procès ira à son terme. La seule justice encore de nos jours, reste que la mort reste pour tous, empoisonneur ou pas, mais ces derniers souvent viennent plus vieux, ce fut le cas de Servier.