Le rapport Gallois pourquoi?
Jeudi 8 novembre 2012“Un rapport de plus, un rapport pour rien, un rapport qui dérange, un rapport qui ne sera pas suivi d’effets”, tout a été dit avant même que Louis Gallois le présente à Matignon. Il est vrai que si l’on prend le cas du rapport Attali, Nicolas Sarkozy n’a pas eu le temps ou l’envie de le mettre en place à un moment où l’on donnait pas cher de son image et ne penser qu’à sa réélection.
Le rapport Gallois, sera-t-il pour le gouvernement le prétexte à recréer un dialogue constructif avec les entrepreneur en réduisant les charges patronales et salariales, sous forme de crédits d’impôts? Il est certain qu’il faut relancer une compétitivité en berne depuis maintenant 12 ans et non six mois, bien évidemment. La désindustrialisation de la France est frappante autant que navrante, engendrant une augmentation exponentielle du chômage. Louis Gallois est un homme encré à gauche certes mais avant tout il a un passé de grand commis de l’État et de grand patron, il est bien difficile de mettre en doute son avis d’expert international. Mais le politique, et ce n’est pas simple, doit faire la part des choses et des forces en présence. La réalité qui semble se profiler, c’est que tout le monde va en prendre pour son grade, demandant à chacun un sursaut de patriotisme et de conscience de l’intérêt national, autant demander la lune aux Français. Il y a cependant dans ce rapport des mesures qui fâchent et sont dors et déjà mises à l’index, comme l’extraction du gaz de schiste, même au niveau de la recherche de solutions moins polluantes, pas question une nouvelle fois de prêter le flanc à des attaques croisées, droite, front de gauche et écolos réunis. Quant à la remise à plat des 35h, après un cafouillage de la communication de Jean-Marc Ayrault, elle est reportée aux calanques. Le rapport Louis Gallois sera-t-il l’occasion de fixer le nouveau cap du gouvernement Ayrault ? Peut-on imaginer qu’un rapport serve un jour à quelque chose ? L’avenir nous le dira, mais l’on sait, dès à présent, que tout ce qui sera fait, sera critiqué, pas besoin de lire dans les aruspices de la crise, ni être devin.