Drôle d’”Animal’z” cet Enki Bilal nouveau
Samedi 7 mars 2009Ce nouveau Enki Bilal casse son image, son nouveau travail risque de dérouter ses fans de toujours. Il s’est modifié comme après une apocalypse, certainement qui vient de se passer en lui… Il se réveille après des années de gloire incontestée mais figée, fermé dans cette image, ses couleurs, ce tiroir, toujours le même, qui fait dire : c’est du Bilal. Il étouffe, il n’en peut plus, il n’en veut plus, il a envie d’autre chose, de revenir au dessin, en ce qu’il a de plus simple en apparence, mais de plus âpre et de plus abstrait en réalité. Sa tonalité grise est celle des états de crise. Il semblerait avare en couleur contrairement à son habitude. Comme si Enki Bilal se réveillait d’un rêve coloré, mi apocalytique mi fantastique. Tout à coup c’est pour lui aussi, la crise, certainement plus existentielle que financière. Que faisons nous de notre planète? Il écrit plus qu’il ne dessine. C’est un autre Enki Bilal que nous découvrons dans “Animal’z”. Il présente là un monde post apocalytique mêlant western, science-fiction et catastrophe climatique, le tout épuré et tendu. La critique a déjà salué ce livre comme un petit chef-d’oeuvre graphique. A ce niveau là, rien d’apocalytique, tout juste une mutation de plus, la maturité d’un art peut être qui se remet en question, car l’artiste approche de la soixantaine.