Radovan Karadzic provoque ses juges
Radovan Karadzic, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, qui plaide non coupable, encourt la prison à vie pour avoir selon l’accusation, voulu “chasser à jamais” des millions de Musulmans et de Croates des territoires convoités par les Serbes, en orchestrant une campagne de nettoyage ethnique pendant la guerre en Bosnie Herzégovine (19992-1995). Le “boucher des Balkans”, bras droit de Slobodan Milosevic ex-président yougoslave mort en 2006 avant la fin de son procès, doit être jugé pour crimes de guerre. C’est l’un des deux instigateurs avec Ratko Mladic, toujours en fuite, du massacre de 8 000 musulmans à Strebrenica en juillet 1995. Le procès très symbolique de Radovan Karadzic, 64 ans, devait s’ouvrir le 26 octobre 2009 à la Haye où se trouve le Tribunal Pénal International (TPI) pour l’ex-Yougoslavie. Seulement voilà, Radovan Karadzic, qui se défend seul, mais assisté en coulisses par une vingtaine de juristes, réclame plus de temps pour préparer sa défense. Poursuivre le procès en son absence pourrait lui donner un motif d’appel, estime l’expert Willem van Genugten. Ce n’est pas l’avis du juge sud-coréen O-Gon Kwon, qui souligne que M. Karadzica “volontairement” choisit de ne pas être présent et estime qu’il “doit en accepter les conséquences”. Pendant que Radovan Karadzic, toujours avec le même cynisme, provoque une fois encore ses juges, Biljana Plavsic, condamnée à 11 ans de prison pour crimes de guerre, vient d’être libérée.
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