Eva Ionesco, My Little Princess.
L’actrice Eva Ionesco signe avec My Little Princess son premier film en tant que réalisatrice, présenté à la Semaine de la critique à Cannes. Eva Ionesco filme cette autobiographie avec pudeur. Elle aborde la complexité de la relation mère fille doublée de celle d’une artiste et de sa muse. La réalisatrice, aussi photographe depuis de longues années, connait parfaitement son sujet. Sa mère Irina Ionesco, interprétée par une Isabelle Huppert blonde platine hollywoodien pour l’occasion, fut une icône de la photo érotique des années 70. Elle devint célèbre grâce aux photos de sa fille Eva, jouée par une jeune roumaine, Anamaria Vartolome, qui débute au cinéma. Au départ pour l’enfant c’est un jeu, une manière de plaire d’attirer l’attention d’une mère qui ne l’élève pas. Puis viendra l’heure de la révolte et de l’affrontement. Le sujet est complexe, brûlant, il aborde un énorme tabou, la pédopornographie . Il est évident que la réalité est bien plus crue que son film, la réalisatrice l’avoue aisément. Actuellement en procès avec sa mère pour certains clichés, Eva Ionesco semble, sinon l’excuser ,tout du moins l’épargner, dans ce long métrage et dit :” Mon obsession première n’est pas de régler mes comptes”. My Little Princess pointe du doigt une question qui fait toujours polémique : au nom de l’art, peut-on briser l’enfance de sa fille et l’emprisonner dans les clichés destructeurs d’une Lolita trash ? Le personnage d’Eva photographiée par sa mère inspirera Louis Malle qui l’évoquera dans son film La Petite. My little Princess débute une trilogie et l’on suivra dans le second volet, Violetta qui à 13 ans deviendra l’égérie du Palace comme le fut Eva à son âge.
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