Musée Félicien Rops à Namur à ne pas rater une fois
Si vous vous rendez bientôt en Belgique, voilà un musée qui vaut vraiment le détour. C’est le musée Félicien Rops à Namur, où vous pourrez admirer une belle collections de dessins, d’autographes et de peintures de cet artiste Belge du XIXe siècles contemporain et amis, de nos illustres peintres de cette période en tout révolutionnaire.
Une librairie vous accueille à l’entrée du Musée à taille humaine et vous permet très rapidement de mesurer l’importance de l’artiste aux vues des nombreuses publications et études diverses qui le louent. Vous pouvez acquérir pour un prix fort raisonnable une publication du cru qui vous présente et commente les collections in situe.
Deux personnes, fort aimables, se tiennent à votre disposition pour vous proposer brochures et audiophones. Il vous reste à découvrir en flânant dans les deux étages au-dessus, des salles regorgeant d’œuvres intimistes et variées de grandes qualités.
Traçons un peu le portrait de Félicien Rops, enfant du pays, dont Namur est fier à raison. Ce grand voyageur, avide de liberté et boulimique de dessin, fut aussi graveur, peintre à ses heures, mais aussi un sportif confirmé. Il illustre souvent une correspondance abondante, plus de 3 000 lettres, dont vous pouvez admirer certaines au travers d’une scénographie de qualité, présentant ses œuvres , dans un dédale de salles fort attractives. En environ 1h30 pour la modique somme de 3€ vous pouvez pénétrer l’intimité créative de cet enfant turbulent de Namur, ami de Baudelaire et qui s’installera à Paris en 1874 pour devenir un des grands illustrateur des poètes français comme Verlaine, Mallarmé ou bien d’autres écrivains et poètes encore. Il raconte dans une de ses multiples lettres : ” Paris vous agriffe par mille côtés et l’on ne sait jamais le quitter cette ville endiablée…” Endiablée, justement l’œuvre de Rops l’est, et il circule encore dans une multitude de collections privées, des chef d’œuvres érotiques, qui à l’époque ont fait sa renommée. “Partir loin du monde “comme il faut” pour vivre enfin ma vie dans la fièvre et le mouvement”. Tout est dit il ne vous reste plus qu’à faire le détour, parce que ce petit musée dans le vieux Namur le vaut, pour découvrir ou revisiter l’œuvre d’un des grands témoins du cette fièvre créatrice qui embrasa par son talent le XIXe siècle, siècle des révolutions.
Si Rops me touche bien entendu tout particulièrement, c’est qu’il fut un des caricaturistes les plus sulfureux de son époque, avide de liberté, celle dont nous manquons tant au XXIe siècle pour nous exprimer. Je n’oserai pas dire et pourtant il semble que ce soit terriblement d’actualité “un bon artiste est un artiste mort”, ce musée semble le prouver encore une fois. Il n’en reste pas moins qu’il faut connaître son passé pour écrire son avenir, et le musée est un lieu d’humanité qui nous reste encore, alors profitez en ! La Province de Namur a su rendre un hommage vibrant à cet effronté qui disait d’elle en d’autres temps : ” A Namur, il n’y a place que pour la pensée bourgeoise, honnête et conformiste. L’enthousiasme y est condamné comme toutes les ivresses”. Nul n’est prophète en son pays, mais l’œuvre de cet enfant prodigue a trouvé en ce musée une juste place dans la culture Belge.
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