Loubna, sa désobéissance, acte de courage au Soudan
Au Soudan, Lougna Ahmed al-Hussein journaliste échappe à la flagellation. D’après la loi en vigueur, elle risquait 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon jugé “indécent”. Sa peine est commuée en une amende de 200 dollars qu’elle refuse de payer. L’article 152 du code pénal soudanais de 1991, entré en vigueur deux ans après le coup d’Etat de l’actuel président Omar el Béchir, prévoit une peine maximale de 40 coups de fouet pour qui conque “commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents”. Loubna tente de résister et faire retirer cet article qui selon elle viole la Constitution soudanaise et l’esprit de la loi islamique (charia) en vigueur dan le Nord du Soudan, majoritairement musulman. Son statut de journaliste et la tribune mondiale qui lui est offerte l’ont protégée pour l’instant. Sa désobéissance a permis de mieux comprendre la situation actuelle des femmes au Soudan. Pourtant la justice n’est pas la même pour toutes, dix autres femmes raflées en même temps qu’elle ont été fouettées par la police. Loubna a su cristalliser l’attention de la communauté occidentale et son coup d’éclat médiatique a ému le monde entier, mais jusqu’à quand ? Fétu de paille dans la tourmente médiatique, que deviendra -t-elle si les phares de la presse se détournent un instant de son combat. Certes les dictateurs détestent les martyrs mais n’hésitent pourtant pas, pour sauver la face, à tuer. Bien entendu nous la soutenons dans sa désobéissance, elle devient en quelque sorte la porte-parole de toutes les femmes opprimées du Soudan, mais aussi de toutes celles qui par le monde subissent au quotidien, au nom de la loi du plus fort des châtiments injustifiés et absurdes en ce début de XXIe siècle.
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