Les prix Goncourt et Renaudot empreints d’exotisme.
“Nul n’est prophète en son pays” ce vieil adage vaut aussi pour les prix littéraires. Un afgan prix Goncourt réfugié politique écrivant en français cela chic dans la nomenclatura et l’establishment littéraire français.
Ce qui n’enlève certainement rien aux qualités d’écriture d’Atiq Rahimi qui l’emporte au second tour par 7 voix contre 3 pour Michel le Bris. Atiq Rahimi est un cinéaste romancier au regard persan même s’il est afgan puisqu’il est né à Kaboul en 1962. Après des études dans son pays , il émigre en 1980 au Pakistan pour fuir la guerre. Il demande ensuite l’asile politique en France, à une époque où c’était encore possible, et obtient un doctorat en audiovisuel à la Sorbone.
Il adapte lui-même son premier roman, ‘Terre et cendres” en 2000, au cinéma , son film sélectionné en 2004 pour le festival de Cannes dans la catégorie “un certain regard “, et obtient le Prix du regard vers L’avenir. “Syngué sabour” (POL) est le nom d’une pierre magique à laquelle les gens confient leur détresse. Dans le livre de Rahimi, une veille femme, son mari réduit à l’état végétatif depuis qu’une balle s’est logée dans sa nuque, parle et se libère de l’oppression conjugale et religieuse. François Chandernagor de rajouter “en lisant le livre j’ai cru que c’était celui d’une femme, tellement il était juste dans le ton”.
Voilà comme à chaque fois, vous savez tout du livre dont il faut absolument parler dans les dîners mondains sans pour cela prendre le temps de le lire.
Pour le même prix voilà quelques renseignements sur le prix Renaudot accordé dans la foulée au Guinéen Tierno Monénembo, dont malheureusement nous n’avons vu aucune image ni interview l’afgan étant à Paris il fut la seule proie des médias télévisuels.
De plus il a fallu pas moins de 11 tours pour couronner notre africain pour son roman ” Le roi de Kahel”.
si cette année aucun romans français n’a été célébré c’est que comme le dit si bien Françoise Chandernagor “les romans français n’ont pas marché en cette rentrée 2008″ certainement parce que pas assez exotique.
Tags: Atiq rahimi, festival de Cannes, Françoise Chandernagor, Kaboul, le prix Goncourt, le prix Renaudot, Tierno Monénembo
13 novembre 2008 à 23:23
chapeau bas !