L’artiste et son modèle sur nos écrans en noir et blanc

Ce film de Fernando Trueba, est avant tout l’histoire d’un désir familial. Le metteur en scène espagnol souhaitait depuis des années tourner ce film qui narre l’ambiance et l’espace de travail de son frère Marc. Mais après bien des années et des difficultés pour imposer ce choix, son frère disparait en 1996 et c’est alors, croit-i,l un coup de frein définitif pour ce projet qu’il souhaiter lui faire partager. Par chance l’entêtement est souvent mère de création artistique et Fernando s’approchant de l’âge de son héros, le besoin de ce film devint à nouveau impérieux. Voilà ce qu’il en dit: “Il était nécessaire que j’aie le temps d’acquérir un vécu suffisant pour pouvoir raconter l’histoire de Marc.”

Curieusement, celui qui a été choisi pour interpréter le rôle de Marc Cros, Jean Rochefort, semble ici nous livrer avec ce film une sorte de testament d’une carrière. Quant à sa muse, la belle Aida Floch, c’est un rayon de lumière comme tout modèle qui inspire un chef-d’œuvre, une œuvre ultime, et donne envie à un artiste en panne d’inspiration l’envie de se remettre au travail. Si ce film a tout pour nous faire penser au couple Picoli Béart dans le superbe film de Jacques Rivette, La belle Noiseuse, avec un traitement en noir et blanc fait de demi teintes, nous sommes loin de ce court magistral de peinture. Ici nous assistons à la genèse de ce qui est fait pour durer pour dépasser l’artiste, une sculpture, magnifiquement mis en lumière et en image par Daniel Viar. Voilà un hommage précieux à un frère disparu,  nommé 13 fois au Goya, qui mérite toute notre attention.


Fernando Trueba,

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