La société générale fait payer un lampiste
Le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe a condamné Jérôme Kerviel, pour faux et abus de confiance, à 5 ans de prison dont 3 de prison ferme et à payer la somme astronomique de 4,9 milliards d’euros. Dans sa grande mansuétude, le tribunal correctionnel de Paris a épargné à l’accusé de s’acquitter d’une amende prévue à cet effet, en payant au trésor public 375 000 € . Tout le monde s’étonne, surtout dans le milieu de la finance mondiale, que la Société Générale, dans cette affaire, passe pour une simple victime et ne soit en rien déclarée responsable. Faire de l’ancien tradeur un exemple soit, il est coupable, mais dédouaner son employeur de toute responsabilité, alors qu’il y a eu un contrôle défaillant, pour ne pas dire inexistant. La société Générale a vu son image écornée, c’est vrai, Daniel Bouton fut contraint de démissionner, mais curieusement Christophe Mianné, supérieur de Kerviel, fut seulement rétrogradé sur le papier, jugé incontournable par le nouvel état major. Les lampistes payent toujours le prix fort, mais là pour donner une idée de l’ampleur de la charge, il faudrait, à raison de 1000€ mensuel, 401 000ans pour mettre un terme à cette affaire.Voilà, comme le souligne François Bayrou, que la justice française prend le chemin de la tradition juridique américaine qui condamne à 150 ou 200 ans de prisons. Carole Guillaumin responsable de la communication de la Société Générale a déclaré, fort astucieusement, qu’une telle somme ne serait pas demandé à Jérôme Kerveil, mais que serait négocié le montant des dommages et intérêts, après l’ appel de ce dernier fait qui tombe sous le sens.
Sans vouloir crier avec les loups, il est fort probable que Jérôme Kerviel paye là, son attitude hautaine et froide, à la limite du cynisme.