La rumeur amuse
Pierre Charon dénonce un “complot” qui lui a valu d’être puni en quelque sorte, privé de réunion d’état major sarkoziste, pour crime de lèse-majesté. Homme de confiance hier, pestiféré aujourd’hui, le voilà en quarantaine dans son bureau, on a peine à y croire. Mais à qui profite le crime ? “C’est Nicolas Sarkozy qui a voulu communiquer dessus. Lui qui passe son temps à mélanger vie privée et vie publique est pris à son propre piège”, analyse Dominique Wolton, directeur de l’Institut de communication politique du CNRS. Au moment où Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages après le cuisant revers des régionales, cela ressemble comme deux gouttes d’eau à une belle campagne de désinformation. Pendant que les gens ont les yeux fixés sur le couple présidentiel et leurs atermoiements, Eric Woerth, sabre au clair, règle le compte des retraites à la hussarde. Si Carla et Nicolas Sarkozy font mine de tourner la page des “rumeurs”, c’est pour mieux les actualiser. Mais qu’en est-il au juste ? Comme d’habitude, les lampistes trinques, du moins c’est ce que l’on prétend. Si c’est à la manière de Xavier Darcos, on comprend mieux comment toute rébellion est tuée dans l’œuf, à coup de nominations prestigieuses. Il est beau l’exemple venu d’en haut ! On décapite face aux médias des têtes d’hydre présidentielle à grands coups de communiqués. A l’ombre des cabinets elles repousseront aussitôt, sous d’autres traits, d’autres titres, plombant un budget réservé aux conseillers de tout poil et le métamorphosant en gouffre sans fond.
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