La photographie porte du crêpe noir autour de ses objectifs

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Le doyen des photographes français, Willy Ronis, s’est éteint samedi à l’âge de 99 ans. Le photographe affaibli par son grand âge et les dialyses “qu’il subissait” régulièrement”, ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant, a précisé Stéphane Ledoux, patron d’Eyedea (Gamme, Rapho, …) où il travaillait encore, l’esprit “pétillant jusqu’au bout”. Né en 1910 à Paris, l’auteur des “Amoureux de la Bastille”, a réalisé son premier cliché à l’âge de 16 ans. Son père, un Ukrainien, était photographe de quartier. Ce contemporain de Doisneau et Cartier-Bresson se passionne pour la musique et le dessin. En 1936, Ronis laisse le magasin pour la presse, l’industrie, la mode et la publicité. 1936, c’est aussi le Front Populaire. Ronis publie dans la revue Regards ses premiers reportages sur les mouvements sociaux, notamment les grèves chez Citroën. En 1946, il fait partie de la première équipe de l’agence Rapho avec Robert Doisneau et Brassaï. A partir de 1947, Ronis se consacre principalement aux quartiers de Belleville et de Ménilmontant. Sa photo devient alors une iconographie ethnologique et sociologique du Paris populaire, sans monument. En 1955, il s’oriente vers la mode et la publicité. Enseignant la photo, il se retire une dizaine d’années à Gordes (Vaucluse). Son come back a lieu en 1983, année où il fait don de ses archives à l’Etat, tout en en restant le dépositaire de son vivant. Il connaîtra alors une consécration officielle tardive. Fin 2008, il publie Nues, retraçant 56 ans de travaux. Il a alors 98 ans.

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