La littérature britannique en deuil
La romancière britannique Doris Lessing était à la fois l’icône des marxistes, des anticolonialistes des anti-apartheids mais aussi des féministes, c’est déjà beaucoup pour une faible femme. Faible enfin c’est vite dit ! Selon les dires, elle était même pas commode du tout. Comme toujours on ne tarie pas d’éloges et les fleurs virtuelles ne sont pas chères. Il faut compatir et ne surtout pas dire que c’était un emmerdeuse une emmerdante une emmerderesse comme le disait ce cher Brassens. Aussi son agent, Jonathan Clowes en annonçant son décès et voyant mourir la poule aux œufs d’or n’a pas manqué de déclarer : «Elle était une romancière magnifique avec un esprit fascinant et original. C’était un privilège de travailler avec elle et elle va nous manquer énormément.» A l’âge de 87 ans, elle avait été récompensée en 1987 par le prix Nobel de littérature. Le comité lui avait remis le prix en saluant «la conteuse épique de l’expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée». Sa réaction fut : «Oh Jésus» ! Peu de temps après elle jugea cette attribution comme une véritable «catastrophe»: «Tout ce que je fais, c’est donner des interviews et me faire prendre en photo» grommelait-elle. Pas simple quand il s’agit de la priver de qui était devenu sa drogue, l’écriture dont elle était totalement accro. Va-t-elle casser les pieds à St Pierre jusqu’à ce qu’elle obtienne plume et papier ? Il y a de grande chance que sinon elle ne le laisse jamais en paix.