Hors la loi, pomme de discorde franco-algérienne à Cannes
Tapis rouge pour le couple aussi improbable que glamour, Jamel Debbouze et la ravissante Mélissa Theuriau, qui ont fait leur show lors de la montée des marches pour la présentation du film le plus attendu de la quinzaine. Hors la loi de Rachid Bouchareb retrace sur la période 1930 à 1962 l’histoire d’une fratrie chassée d’Algérie qui survivra aux massacres de Sétif, le 8 mai 1945. Nous retrouvons dans le nouveau film du réalisateur d’Indigènes ceux là même qui triomphèrent au festival de Cannes 2006 en remportant le prix d’interprétation masculine : Sami Bouajila, Jamel Debbouzze et Roschdy Zem entre autres. Ce film aurait germé dans la tête de son réalisateur lors du montage d’Indigènes. Voilà en quelque sorte le revers d’une médaille, celle de l’histoire d’amour et de haine franco-algérienne. Le thème irrite et fait polémique. Le sujet est épineux, il réactive un moment délicat de notre histoire de France qui traumatisa toute une génération. Le réalisateur tente de calmer le jeu en affirmant : “Le film n’est pas un champ de bataille, il n’est pas fait pour provoquer des affrontements, il a été fait pour ouvrir un débat dans la sérénité.” Cannes a prouvé pour sa 63e édition, s’il était encore nécessaire, qu’il était un festival qui savait et pouvait aborder les affres de la politique nationale et internationale et en faire son fil rouge. Concluons avec la déclaration utopiste de Rahcid Bouchareb : “Il faut qu’il soit possible que le cinéma aborde tous le sujets.” Il faut avouer que cette année nous avons été plutôt bien servis !
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