Censure à Paris d’une artiste chinoise
L’œuvre une installation sur la façade des Beaux-Arts de Paris quai Malaquais de bannières noires où les mots “gagner”, “moins”, “plus”, et “travailler” sont écrits en blanc. Selon l’artiste, ces mots, vus de manière aléatoire, invitent à la réflexion. Elle fut brève et efficace en ce qui concerne la direction des Beaux-Arts qui a rapidement fait décrocher cette œuvre, jugeant l’installation “trop explosive”. Le fait que l’artiste détourne le slogan de Nicolas Sarkozy, “Travailler plus pour gagner plus” dérange à l’évidence. La chinoise Ko Siu Lan n’en croit pas ses yeux, face à cette “censure très brutale, sans discussion”. Elle déclare : “Je viens de Chine. Je ne peux pas croire que cela m’est arrivé en France”. Le maire de Paris, qui s’est dit “consterné”, a proposé à l’artiste que son œuvre soit exposée au “104″. “Cette censure objective est particulièrement inquiétante car elle remet en cause le rôle et la légitime expression des artistes dans la cité et dans notre vie collective”, s’émeut Bertrand Delanoë. Mais tout est bien qui finit bien. Le ministre de la culture, Frédéric Mitterand veut dédramatiser l’affaire et ordonne que les œuvres soient raccrochées. L’honneur est sauf. Il n’en reste pas moins que plus que la censure, l’auto-censure devient de nos jours un véritable fléau.
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