Angoulême 2010, un peu de crêpe noir ourle ses bulles
Le 37e festival d’Angoulême ouvre une nouvelle fois ses portes, lui qui cette année a bien failli ne pas être. Le Festival International de Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) avec plus de 220 000 visites en janvier dernier est certainement la première manifestation culturelle française, en termes de fréquentation. Beau mais onéreux succès pour l’une des villes les plus endettées de France, qui rechigne de plus en plus à fournir l’intégralité des 400 000 euros d’aides techniques. L’édition 2010 sera présidé par le Grand prix 2009, le brillantissime dessinateur Blutch. Elle ne manquera pas, comme il se doit, de rendre hommage à deux monstre sacrés du 9e art qui se sont éteints coups sur coup ce mois-ci. Tout d’abord Tibet, créateur du cow-boy Chick Bill et du journaliste Ric Hochet, mais aussi de Jacques Martin, l’un des grands représentants de “l’école de Bruxelles”. Ce dernier a pratiquement créé le genre de bande dessinée historique, faisant revivre la Rome de César avec Alix, la guerre de Cent Ans avec Jhen, l’épopée napoléonienne en compagnie d’Arno. Il disait : “Je plains les jeunes auteurs, car ils ne sont pas souvent soutenus. Les éditeurs se contentent de petits tirages à 4 000 exemplaires, sans aucun effort de promotion. C’est lamentable !” Voilà, au moment où une génération disparaît, du grain à moudre pour la relève.
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