La guerre des chiffres est déclarée
La campagne présidentielle 2012 va-t-elle dépendre des agences de notation financière ? Au lendemain des primaires, la droite agite le spectre de la perte de notre triple A si la gauche passait, alors même que cette note peut être perdue dès à présent. Nous voilà donc tributaires du monde de la finance et de ses agences de notation, mais cela n’est pas une vraie surprise. Après les Etats-Unis, voici que l’Europe est en tête de gondole à propos de la crise de la dette. Alors qu’il y a peu encore les agences de notation assuraient qu’elles ne toucheraient pas à la note française, voilà un brusque revirement de situation. L’annonce de Moody’s d’une réévaluation à la baisse avec possibilité d’une perte du triple A français, fait l’effet d’un pavé dans la mare. Cette alternative pourrait mettre à mal tout le dispositif européen pour endiguer la dette. Dans la foulée la même agence vient de porter un coup dur à l’Espagne en abaissant sa note de deux points.
Voilà maintenant une excellente raison pour justifier une politique de rigueur et le gouvernement annonce un nouveau tour de vis en pleine année électorale. Valérie Pécresse vante son budget ”sous le signe des réformes et des économies”, notamment une baisse des dépenses de l’Etat pour la première fois depuis 1945. Elle ajoute “Grâce à cette action, la France reste crédible et notre notation est préservée”. Mais peut-on encore faire croire que l’on maîtrise les choses, alors que nous dépendons du bon vouloir des agences de notation? Les annonces se multiplient et dénotent une grande fébrilité du gouvernement, qu’elle soit feinte ou non. Une chose est certaine, cette insécurité nouvelle sera sans nul doute exploitée dans le cadre de la campagne présidentielle 2012. Le compteur de la derrière convention de l’UMP sur le projet du PS montre bien que la guerre des chiffres est déclarée, avec son règne des contre-vérités. Que nous reste-t-il si ce n’est nous indigner ? Certainement ne pas oublier d’aller voter !
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