Le cinéma hollywoodien et ses risques d’implosion
Lors d’une conférence à l’Université de Californie du Sud, George Lucas et Steven Spielberg, deux ténors Hollywood font un bilan dramatique de l’industrie cinématographique américaine à ce jour. Ils ne font que confirmer ce que nous savions depuis longtemps, c’est que seul l’argent motive les studio, la découverte de talents et les choix créatifs sont écartés, totalement ignorés et du coup le cinéma n’a plus qu’un passé manque cruellement d’avenir. Spielberg déplore ces choix et déclare : “que les studios préfèrent produire un seul film à 250 millions de dollars de budget plutôt que de se risquer à produire plusieurs films originaux et «décalés».
Cette prise de conscience est d’autant plus louable que ces deux metteurs en scènes font parti de ceux qui sont encore produit en partie par la machine hollywoodienne. C’est comme cela que petit à petit David Lynch s’est retrouvé à la porte et ne fait plus de films suite à la suite de l’échec cuisant de son dernier film Inland Empire. Pour ces deux grands cinéastes, c’est une évidence que cette machine hollywoodienne va directement vers l’implosion. Pour Lucas c’est simple :«Il y a aura moins de cinémas, y aller coûtera 50 ou 100 dollars, comme une place à Broadway ou pour un match de foot. Les gros films resteront à l’affiche pendant un an, comme les comédies musicales. Tout le reste, les petites productions, finiront sur le petit écran». Il est déjà demandé 25 dollars pour aller voir Iron Man, quant à Lincoln qui a été sacré aux Oscars était initialement prévu d’être produit en téléfilm. Une chose est certaine, pour l’instant l’exception française permet encore de réaliser des films d’auteurs et la vieille Europe risque à terme d’attirer les grands réalisateurs américains mis sur la touche. C’est sans doute ce qu’à pressenti Luc Besson et la création de ses studios à St Denis….
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