Archive pour la catégorie ‘politique internationale’

Fin partielle de l’imunité berlusconienne

Vendredi 14 janvier 2011

Le feuilleton de la chronique d’une chute annoncé de Berlusconi continue. En décembre, Silvio Berlusconi, après sa rupture avec Gianfranco Fini, son ancien allié, échappa de peu à la motion de censure au parlement. Jusqu’à ce jour, il avait fait voter une loi qui lui permettait d’évoquer  ” l’empêchement légitime”, pour échapper aux procès. Des juges de Milan avaient saisi la Cour Constitutionnelle italienne. Le  verdict est tombé le jeudi 13 janvier. Cette dernière a partiellement invalidé, la dite loi qui lui garantissait l’immunité, la considérant comme anticonstitutionnelle. Dorénavant, au cas pour cas, les juges pourront inculper et traduire en justice le Cavaliere, sans qu’il puisse s’y soustraire. Plus dur sera la chute aimerait-on dire ! Mais voilà, accusé de versement de pots-de-vin et de fraude fiscale, Silvio Berlusconi est toujours là et fanfaronne. Il déclare à la suite de ce nouveau revers : “Cela m’indiffère qu’il y ait ou non de nouveaux procès. Je considère ces procès absolument ridicules.” En un mot, même pas peur…

Le terrorisme, une guerre inavouée…

Mardi 11 janvier 2011

Paris alerte les Français du Sahel. Même si Sahel en arabe signifie côte en fait c’est bande qui borde le Sahara. Quand on parle de Sahel sans qualificatif c’est le Sahel méridional dont il s’agit. Ce territoire, mal mailler encore par les services secrets, a servi depuis quelques années , de refuge aux groupuscules terroristes qui ont été boutés avec succès hors des frontières du Maghreb. Après l’échec de la libération des deux otages français par une opération militaire franco-nigérienne et leur exécution sommaire, la France s’inquiète du sort de ses ressortissants. Il y en a 1550 au Niger, 2115 en Mauritanie et 4330 au Mali. Même si la plupart vivent dans les capitales, il ne faut pas perdre de vue qu’un risque subsiste de représailles. Les plus visés, pour ne pas dire les proies idéales, sont les bénévoles des ONG. Tout est bon pour les trafiquants, les maffieux ou les combattants islamiques qui brandissent tous, haut et fort la bannière d’Al Qaïda. Du reste les soupçons, d’un tel forfait, convergent vers une mouvance très active dans la bande Sahélo-saharienne. Après que Nicolas Sarkozy les a stigmatisés, Alain Juppé, ministre des armées, a dit que cela ne faisait “peu de doute”, et confirme l’implication de l’AQMI ( Al Quaïda Maghreg Islamique). Ce que l’on nomme terrorisme actuellement n ‘est autre qu’une guerre inavouée.

Embrasement Algérien…

Lundi 10 janvier 2011

L’Algérie s’embrase à nouveau deux ans après les très violentes “émeutes de la faim”. Un jeune manifestant du quartier de Bal et Oued criait : “De cette vie sans lendemain nous ne voulons plus”. Le mal gagne la rue avec son cortège de violence. D’Alger à Tebessa à 50 km de la Tunisie, les jeunes sont dans la rue. Gaz lacrymogènes et canons à eau tentent de canaliser ces débordements violents. La hausse des prix alimentaires n’a pas cesser de flamber ses six dernier mois et met toute une population sur les dents. Plus de 20% des jeunes connaissent les affres et le quotidien désœuvré du chômage, et les esprits s’échauffent. Plusieurs édifices publics ont été saccagés, “le malvivre” bat le pavé. Hachenin Djiar, ministre des sports et de la jeunesse, tente d’apaiser cette nouvel rébellion et à appeler à ” dialoguer de façon pacifique”. Le Maghreb décidément  hormis le Maroc, jusqu’à ce jour, prend feu comme une trainée de poudre…

Ben Ali t’es foutu… ta jeunesse est dans la rue

Vendredi 7 janvier 2011

Tout vient pour ceux qui savent attendre : chez Ben Ali aussi. Des manifestations en Tunisie : “C’est la première fois qu’on voit ça” déclare Jamel Boilaadi, secrétaire général d’un syndicat de l’enseignement secondaire. La jeunesse est dans la rue, les chômeurs bien entendu mais les avocats aussi c’est inattendu. C’est vrai qu’on a jamais vu ça, là bas, du moins depuis bien longtemps. Un jeune s’immole et met le feu à la mèche qui enflamme la rue. A eux certainement un slogan qui nous est cher : Ben Ali t’es foutu, ta jeunesse est dans la rue ! Quand l’espoir se met en colère, la dictature compte les effectifs de ses armées, de ses policiers de ses matraques. Un jeune de 22 ans témoigne pour 20 minutes .fr et dit qu’à Tunis on a “un sentiment d’oppression”. On n’a aucun mal à imaginer les violences policières calfeutrées et tues par une presse bâillonnée. Depuis la fin de son protectorat français, cette perle de l’Afrique du Nord n’a connu que les vindictes de deux hommes forts, Bourguiba et Ben Ali. Souhaitons que ce feu soit assez dévorant pour consumer la poigne de fer de l’oppression. Mais toute dictature vend cher sa peau et en change si besoin…

Gbabo signe et persiste

Lundi 20 décembre 2010

La situation de Côte d’Ivoire s’aggrave d’heure en heure. Après les évènements dramatiques de jeudi dernier où la manifestation des partisans d’Alassane Ouattara a été réprimée dans le sang, l’armée loyaliste de Gbagbo quadrille Abidjan. Charles Blé Goudé leader des “jeunes patriotes” appelle à la violence. L’ultimatum, lancé à Laurent Gbagbo par l’Union européenne de quitter le pouvoir dans les plus brefs délais sous peine de sanctions, est resté vain. Pour toute réponse, le président ivoirien exige le départ de la mission de l’ONU et de la force militaire française Licorne, qu’il accuse de grave ingérence. Le secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, a rejeté cette demande, mettant en garde Laurent Gbagbo contre toute attaque des soldats onusiens. Actuellement on compte sur place 10 000 Casques bleus et la force Licorne environ 900 hommes. Laurent Gbagbo, de plus en plus isolé, négociera -t-il une sortie pacifique ou fera-t-il basculer le pays dans une nouvelle guerre civile ? Pour l’instant, tout reste possible.

Un surcis pour Silvio Berlusconi

Jeudi 16 décembre 2010

Mardi 14 décembre, Silvio Berlusconi, 74 ans, chef de la droite italienne depuis 16 ans, échappe de peu à une motion de censure, initié par un ancien allié Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, rejetée par 314 voix contre 311 et deux abstentions. Quelle érosion quand on sait qu’en 2008 après sa victoire aux législatives, “Il Cavaliere” disposait d’une majorité de 100 sièges à la chambre basse. En revanche quelques heures plus tôt au Sénat, il obtenait un vote de confiance par 162 voix contre 135, grâce à l’appui de son allié, la Ligue du Nord. “La journée d’aujourd’hui marque le début de la fin de votre empire de carton-pâte. Vous êtes arrivé au terminus”, a lancé Antonio Di Pietro, chef du Parti Italie des valeurs(IDV). Silvio Berlusconi a sauvé son gouvernement et son poste de président du conseil, mais la crise politique continue en Italie et ne peut que s’aggraver. A l’annonce du maintien par le parlement de Berlusconi, les rues de Rome ont connu des scènes de véritable guérilla urbaine. Dans de telles conditions, sans nouvelles alliances et avec une majorité aussi faible, il semble peu probable que Silvio Berlusconi aille au terme de sa législature dans deux ans et demi.

Le prix Nobel de la chaise vide

Samedi 11 décembre 2010

La remise du prix Nobel de la Paix à Oslo, a lancé un froid avec la Chine qui en décolère pas. En effet, il y avait une chaise vide lors de la cérémonie pour symboliser l’absence de Lui Xiaobo. Pour rencontrer un cas similaire, il faut remonter à 1936, avec le pacifiste Carl von Ossietzky, emprisonné par le régime nazi. Rappelons que le jour de Noël 2009, le dissident chinois Liu Xiaobo a été condamné à 11 ans de prison pour “subversion du pouvoir de l’État”. Cet ancien professeur de littérature de 54 ans, avait déjà été emprisonné après la répression de juin 1989. Tout est entrepris par Pékin pour tenter de faire oublier cette cérémonie. De nombreux signataires de la Chartes 08, manifeste pro-démocratique, sont en résidence surveillée et tous les sympathisants interdits de quitter le pays. La Chine a même lancé une véritable campagne pour dissuader de nombreux pays de cautionner l’évènement par leur présence. Pour couronner le tout, Pékin vient de créer le prix “Confucius pour la paix”, remis à l’ancien vice-président Taïwanais Lien Chan, pour ses efforts en faveur du rapprochement entre l’île rebelle et la Chine. Inutile de préciser qu’entre la Norvège et la Chine règne actuellement un froid diplomatique polaire.

Deux présidents pour la Côte d’Ivoire

Mardi 7 décembre 2010

Au terme du second tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, la commission électorale indépendante (CEI) a crédité Alassane Ouattara de 54,1% des voix, ce qui fait de lui le nouveau président en titre. A cette annonce de nombreux pays et organisations internationales félicitent le nouvel élu. Coup de théâtre, le conseil constitutionnel désavoue le vote pour fraude et proclame alors la victoire du chef d’Etat sortant. Dans la foulée une cérémonie d’investiture est organisée et retransmise en direct à la télévision nationale. Des protestations internationales s’élèvent. L’ONU, les États Unis et la France entre autres demandent à Laurent Gbagbo de respecter le vote démocratique. Fort de l’allégeance le l’armée, il refuse en bloc le désaveux de la communauté internationale et notamment de l’ONU. Il déclare : “J’ai observé quelques exemples graves d’ingérence… Notre souveraineté est quelque chose que je vais défendre”. Voilà 10 ans que la Côte d’Ivoire n’avait pas connu d’élections démocratiques, à priori leur organisation vient de se conclure par un abus de pouvoir que l’on peut qualifier de coup d’État. Thabo Mbeki mandaté par l’Union africaine pour tenter de trouver une solution pacifique juge le situation “grave, très grave”. Actuellement le pays a deux présidents mais aussi deux premiers ministres et le bras de fer continue.

Tempête diplomatique mondiale

Mardi 30 novembre 2010

Le site web Wikileaks dont l’un des fondateurs est l’Australien Julian Assange vient de mettre en ligne 250 000 documents du département d’Etat américain. Le site a communiqué au préalable  ses données à cinq grands journaux mondiaux, Le Monde, Le New York Times, le Guardian, El Pais et Der Spiegel . Malgré les mises en gardes de l’administration américaine ces derniers ont relayé certaines informations. On découvre entre autres comment les diplomates américains ont un côté barbouze et décrivent les dirigeants et la politique de leur pays d’attribution. Pour rester léger dans une affaire qui ne l’est pas du tout, voici quelques descriptions de chefs d’État. Nicolas Sarkozy est décrit comme “une personnalité susceptible et autoritaire”. Silvio Berlusconi est un “dirigeant incapable et inefficace”. Angela Merkel  serait “une dirigeante qui évite de prendre des risques et manque souvent d’imagination”. Voilà qui peut froisser bien des susceptibilités mais ce n’est qu’un avant goût de révélations diplomatiques beaucoup plus dérangeantes pour la diplomatie américaine, qui ne sera certainement pas la seule visée. WiKileaks vient encore une fois de lancer un véritable pavé dans la mare diplomatique mondiale.

Aung San Suu Kyi enfin libre

Jeudi 18 novembre 2010

C’est fait, après sept ans de résidence surveillée, Aung San Suu Kyi a enfin été libérée le 13 novembre 2010 par la junte Birmane. Une foule compacte de sympathisants s’est amassée pour l’occasion devant la villa occupée par la prix Nobel de la Paix 1991. Dès le lendemain de sa libération on peut constater qu’elle n’a rien perdu de sa verve et lance un appel à la liberté d’expression. L’heure est à la joie, à l’espoir retrouvé pour les opposants à la junte. Elle souhaite travailler “main dans la main avec les autres force démocratiques”  et déclare que : “Le moment est venue où la Birmanie a besoin d’aide”. Maintenant reste à savoir ce qui est prévu à l’avenir pour celle qui a été en détention quinze des vingt et une dernières années. Il est peu probable que la junte laisse l’opposante rejouer un rôle déterminant dans le pays sans broncher.

Pour en savoir plus vous pouvez lire les articles consacrés à l’opposante Birmane

De la résidence surveillée au cachot

Ban Ki-moon demande la libération immédiate de Aung San Suu KYi

Aung San Suu Kyi nouvelle condamnation cousue de fil blanc

Aung San Suu Kyi sera-t-elle exclue de son parti ?

La junte Birmane légalise la triche électorale

Mascarade d’élection en Birmanie