Archive pour la catégorie ‘politique internationale’

Un prix Nobel de la Paix pour l’ex et peut être la future présidente du Libéria

Jeudi 13 octobre 2011

Cette année le prix Nobel de la Paix a été attribué à trois femmes dont Mme Johnson Sirleaf, 72 ans,  présidente du Libéria qui brigue un deuxième mandat face à 15 adversaires. Pour Charles Brumskine l’un des candidats, les libériens n’ont rien à faire du Nobel, quand on sait qu’un tiers d’entre eux est incapable de se nourrir. Le véritable paradoxe chez Mme Johnson Sirleaf, économiste issue d’une classe  sociale supérieure, c’est la manière dont elle est perçue à l’étranger,  l’obtention du prix Nobel de la paix le confirme, et une image dégradée dans son pays. Ses adversaires lui reprochent de n’avoir trouvé aucune solution à la misère, quand on sait que seuls 15% de la population disposent d’un emploi.  Durant son précédent mandat, elle a obtenu l’effacement de 5 milliards de dettes et a lancé des chantiers de construction de routes, d’écoles et d’hôpitaux, en enregistrant une croissance de 6,9% du PIB en 2011. Ce n’est pas assez pour les Libériens, dont le pays se situe à la 162e place sur 169, gagnant deux places depuis son élection en 2005.  Celle que l’on surnomme la dame de fer a été la toute première femme présidente sur le continent africain, devenant un symbole de l’Afrique moderne. Elle a fait de la lutte pour le droit des femmes son cheval de bataille, mais sera-t-elle plébisciter par ses dernières?  Certains voient  en l’obtention du prix Nobel, une sorte d’ingérence dans les élections, mais aussi une façon de montrer qu’elle n’a rien a voir avec son peuple. On ne manque du reste jamais l’occasion de lui rappeler qu’elle est née aux USA. Les résultats définitifs ne seront  connus pas avant le 26 octobre.

Demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU

Samedi 24 septembre 2011

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réaffirmé avec détermination sa volonté de présenter une demande d’adhésion d’un Etat Palestinien à l’ONU, et la remet en main propre à Ban Ki moon. La Palestine serait alors le 194e Etat membre des Nations unies. Il est évident que de nombreux diplomates ont  tout fait pour le dissuader et il a déclaré : ” L”administration américaine a fait tout ce qui était en son pouvoir pour faire échec à notre projet. Mais nous allons aller de l’avant, en dépit des obstacles, et des pressions car nous voulons obtenir nos droits, nous sommes le seul peuple au monde encore sous occupation”. La crainte d’un nouvel embrasement entre les Palestiniens et les Israéliens est ce que certains pays reprochent à cet acte unilatéral. Pour les Européens, le plus important est avant tout de relancer les négociations actuellement dans l’impasse. Washington a dès à présent  annoncé sa vonlonté d’opposer son veto lors du conseil de sécurité. L’assemblée générale davantage acquise à la cause palestinienne pourrait lui conférer le statut d’observateur. D’une manière ou d’une autre, les Palestiniens ont rendez-vous avec leur histoire.

Le 11 septembre 2011,10 ans déjà

Lundi 12 septembre 2011

Kalid Cheikh Mohammed,(KCM) dit “le cerveau”, auteur présumé de l’attentat terroriste du  11 septembre et des tours jumelles du Word Trade Center, fut arrêté en 2003 et sera transféré secrètement en septembre 2006 au camp de Guantanamo. Son Procès devant un tribunal militaire, a commencé en 2008, KMC revenant sur son implication dans les attentats avait déclaré s’adressant au juge :”Tout cela avait été extorqué sous la torture, vous le savez bien”. Avec l’élection de Barack Obama en janvier 2009, le procès fut suspendu et l’administration Obama souhaitait le voir juger, avec ses complices,  par un tribunal de droit commun à New York. Le Congrès s’étant opposé à son retour sur le sol américain, le procès n’a donc jamais eu lieu et depuis l’administration Obama a dû faire volte-face indiquant que son procès aurait bien lieu, en fin de compte,  devant un tribunal militaire d’exception à Guantanamo. Nous voilà donc, semble-t-il, revenu à la case départ ou presque.

Il y a eu pourtant en fait majeur qui marquera l’année 2011, sorte de revanche contre le terroriste et Al Qaïda en particulier, c’est la mort d’Oussama Ben Laden. Il n’y a certainement pas de hasard si cet événement est survenu en 2011 alors que sa cache avait été repérée et surveillée depuis août 2010. La crainte d’une vengeance  reste très forte et les cérémonies commémoratives se sont déroulées sous très haute surveillance. Reste en place le cerveau “idéologique” d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, actuel leader du mouvement qui continue à menacer les infidèles avec toujours autant de véhémence. La guerre contre le terrorisme a évidemment pris une autre dimension, le 11 septembre 2001, le monde occidental et plus particulièrement les Etats-Unis ont pris conscience de leur vulnérabilité chronique, et reste traumatisé, une décennie après un tel événement.

Le CNT annonce à Paris sa feuille de route pour la transition en Libye

Samedi 3 septembre 2011

Près de six mois après avoir accueilli la conférence à l’origine de l’intervention militaire en Libye, la communauté internationale se retrouve à Paris. Un proche de Nicolas Sarkozy résume la situation ainsi: ‘Sur le plan militaire, la partie est jouée….Il est maintenant fondamental de réussir la transition…” Il s’agit bien entendu de ne pas attendre pour aussi se positionner pour le renouveau de la Libye parce qu’elle reste un partenaire pétrolier de tout premier ordre. L’humanité.fr titre non sans un certain manichéisme : “Le groupe de contact à Paris : partage du gâteau ou aide aux libyens?” Contrairement à ce qui avait été annoncé, la France dément bien entendu tout accord de partage sur le pétrole, mais il s’agit de renouer au plus tôt avec la production. Les représentants du CNT, Moustapha Abdejalil et Mahmoud Djibril s’engagent à mener une politique de réconciliation.  Ils présentent “leur feuille de route” vers la démocratie, souhaitant qu’une assemblée constituante soit élue dans 8 mois, suivraient des élections législatives et présidentielles dans une vingtaine de mois. Pour cela ils ont aussi demandé le dégel des avoirs libyens et la poursuite des frappes de l’Otan.

Pendant ce temps là les affrontements sur le terrain continuent. Mouammar Kadhafi reste introuvable et continue à diffuser des messages audio pour exhorter ses partisans à “poursuivre la résistance”. Il déclare :” Nous n’abonderons jamais, nous ne sommes pas des femmes. Nous continuerons à nous battre”‘. Les prochaines grandes batailles auront lieu à Syrte et Bani Walid.

Le régime syrien censure à coups de bottes

Samedi 27 août 2011

Bachar El-Assad continue à mâter la rebellion dans le sang et ses sbires cultivent la terreur. Sur la une de nombreux quotidiens du Proche-Orient s’affiche  la photo du célèbre caricaturiste Ali Farzat, le visage tuméfié et les mains brisées. D’après des membres des Comités Locaux de Coordination en Syrie, le dessinateur Syrien aurait été enlevé à Damas , le jeudi 25 août à 4 h 30, par des agents des services de sécurité. Ces derniers auraient attaqué sa voiture près de la place Omeyyades, située entre son bureau et son domicile, et l’auraient embarqué de force dans une camionnette. Après lui avoir dérobé des dessins et des effets personnels, ils le molestent s’acharnant tout particulièrement sur ses mains qu’ils lui brisent à coup de bottes. Laissé dans un piètre état sur le bord de la route de l’aéroport de Damas, il est recueilli et transporté à l’hôpital. Ali Farzat, caricaturiste engagé de 60 ans est notamment connu pour ses dessins dénonçant les dictatures arabes. D’après Courrier International il aurait publié il y a peu, une caricature de Bachar El-Assad faisant ses valises avec Khadafi. Voilà certainement ce qu’il lui a valu les mains brisées et aurait pu lui coûter la vie comme ce fut le cas de Kais, caricaturiste Libyen abattu par un snipper.

Le Conseil National de Transition se mettra bientôt en place à Tripoli

Jeudi 25 août 2011

De plus en plus de pays reconnaissent le Conseil National de Transition (CNT) comme le seul représentant légitime du peuple. Cette autorité politique voit le jour le 27 février 2011 pour coordonner la rébellion. Le CNT  fusionne le  2 mars 2011 avec le gouvernement provisoire de l’ancien ministre de la Justice de Kadhafi, Moustafa Abdel Jalil (ci-dessus), qui en prend la présidence. Le CNT doit être “le visage politique de la Révolution”. Voilà un conseil composé d’une quarantaine de membres peu ou pas connus, dont seuls deux ou  trois membres apparaissent sur la scène internationale. Le président du conseil bien entendu mais aussi le président du conseil exécutif, sorte de premier ministre,  le charismatique Mahmoud Jibril,(ci-dessous) reçu déjà deux fois à l’Elysée.

Il restera au CNT d’être reconnu aussi par les rebelles comme légitime, mais dès à présent il annonce que des élections auront lieu dans 8 mois. En attendant,  même si les rebelles assurent tenir 95% du territoire , Mouammar Khadafi reste invisible et continue à appeler ses partisans à se battre jusqu’à la mort. Le CNT propose l’amnistie à celui de son entourage qui le trahira et le ramènera mort ou vif. Le tyran certainement encore en Libye vit certainement ses dernières heures de liberté, comme le fit en un autre temps Sadam Hussein.

La venue du Pape à Madrid sur fond de polémique

Jeudi 18 août 2011

A l’occasion des 26 e Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Madrid, le Pape est attendu de pied ferme. Dans ce pays majoritairement chrétien, depuis l’arrivée de Luis Zapatero au pouvoir en 2004 les relations entre le gouvernement et la papauté sont plus que tendus. Le pape à chacune de ses venues, que ce soit à Valence en 2006 ou à Barcelone en 2010, s’insurge contre “la laïcité militante et sectaire” du gouvernement.  Laïques ou pas,  bon nombre d’Espagnols trouvent indécent le coût et l’étalage somptuaire de sa visite en pleine crise économique. Les indignés sont les plus remontés alors qu’il viennent d’être délogés début août de l’emblématique place Puerta del sol. Ils dénoncent une opération destinée “à nettoyer la place” pour la venue de Benoît XVI. Mercredi 15O associations ont appelé à défiler avec comme slogan : “De mis impuestos, al  Papa cero” ( “De mes impôts , zéro pour le Pape”). Plus amusant, le Real de Madrid lui aussi n’est pas à la fête, le trafic étant interrompu dans le centre, même s’ ils jouent  contre le Barça à Barcelone, cela risque de compliquer leurs festivités en cas de victoire. Si chaque camp s’envoie des estimations plus ou moins hasardeuses à la tête, cela ne semble pas troubler le plaisir du Pape qui se dit “heureux” se se rendre à Madrid, dont il attend “des fruits abondants pour la vie chrétienne”. A priori, le tarissement des nourritures terrestres pour les indignés et les fruits exorbitants du capitalisme, il en a cure.

Baroud d’honneur de Khadhafi

Mardi 16 août 2011

Dans un message vocal, diffusé très tôt lundi, le colonel Mouammar Khadafi défie une nouvelle fois les rebelles et l’Otan. Il s’agit avant tout de prouver à ses partisans qu’il est toujours là, vivant et combattif. Face aux avancés stratégiques des rebelles, le dirigeant libyen galvanise le moral de ses troupes. Il leur demande de résister  minimisant  l’avancée des insurgés et l’intensification des raids de l’Otan. Il déclare d’une voix tonitruante : “La fin du colonisateur est proche et la fin des rats est proche…” Il leur demande de se “préparer pour la bataille pour libérer” les villes tenues par les rebelles. Ce message est diffusé sur les médias officiels, au moment même où court le bruit, sur les réseaux sociaux et quelques médias, que Mouammar Khadhafi préparerait un départ imminent pour l’étranger. Fidèle à son personnage, ce défi ne ressemblerait-il pas au dernier baroud d’honneur de celui qui a gouverné pendant 42 ans d’une main de fer la Libye et vient de plonger son pays dans une terrible guerre civile ?

Syrie nouveau “massacre” à Hama

Mardi 2 août 2011

Dimanche, à la veille du Ramadan, a eu lieu une nouvelle intervention autoritaire du régime de Bachar al -Assad dans plusieurs villes syriennes et plus particulièrement à Hama. Ce fut “l’une des plus des journées les plus sanglantes” depuis le début de la révolte.  Selon l’Observatoire syrien de droits de l’homme (OSDH), la seule journée de dimanche aurait fait entre 130 et 140 morts, dont une centaine dans la seule ville de Hama, symbole de la rébellion. Toujours d’après les associations sur place, le bilan de la répression depuis le 15 mars, début des contestations contre le régime en place,  serait de quelque 2000 morts dont plus de 1600 civils. En fait si  les chiffres sont souvent contradictoires et invérifiables,  une chose est certaine le régime syrien tire sur son peuple, n’hésitant à aucun moment à utiliser une répression meurtrière conjointe de l’armée et des forces de sécurité. Une vague de protestations internationales a condamné cet événement, horrifiée par ce nouveau “massacre”. Franco Frattini ministre des affaire étrangères italien a demandé de toute urgence une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU appuyé par la France et l’Allemagne qui présidait le Conseil jusqu’au 31 juillet. La Syrie deviendra-t-elle à terme comme la Libye ? Nous sommes encore loin d’une nouvelle intervention armée, puisque Le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, actuellement membres du Conseil de sécurité, y sont hostiles, et l’on peut craindre aussi le Veto de la Russie et la Chine proches du régime syrien.

Nouveau sauvetage de la Grèce

Samedi 23 juillet 2011

A l’initiative du président du Conseil européen Van Rompuy une réunion d’urgence avait été organisée le jeudi 21 juillet pour selon ses dires plancher  sur ”la stabilité financière de l’ensemble de la zone euro et le futur financement du programme grec”.

Le sommet des chefs d’Etats européens a débouché sur un nouveau plan d’aide financière pour alléger la dette grecque. Le montant est supérieur de 48 milliards  à celui de 2010 qui était de 110 milliards d’euros.  Ce sera un effort conjugué de l’Union Européenne et du secteur privé. Rôle élargi du Fond européen de stabilité financière (FESF),  un fond de secours crée en 2010 qui a déjà prêté de l’argent à l’Irlande et au Portugal, et qui pourrait devenir à terme  un fond monétaire européen. Le FESF prêtre 109 milliards à la Grèce  à un taux préférentiel de 3,5 % au lieu de 5% avec un allongement de la durée d’échéance. Après avoir longtemps combattu un possible “défaut de paiement partiel” de la Grèce, la BCE accepte le principe, même si tout sera fait pour l’éviter,  dans  un soucis de préserver la zone euro. S’il s’agissait avant tout de rassurer les marchés financiers et d’éviter la contagion aux autres pays fragilisés,  certains dénoncent déjà la lenteur et l’insuffisance de ce plan.