Alain Roche Nalair de rien

Une nouvelle fois, et contre toute attente, le Sénégal a prouvé qu’il était un des pays d’Afrique où la démocratie fonctionnait le mieux. Bien évidemment le second tour laissait craindre des débordement des ultras des deux camps. Mais en fait mis à part quelques indépendantistes qui ont voulu entacher cette sérénité aucun débordement n’a été noté. Les observateurs internationaux ont pu constater que les élections se sont déroulées, contrairement à la Russie, sans bourrage d’urnes de part ou d’autres. Le dimanche soir même, l’ex président  Abboulayade Wade  a reconnu sa défaite aux élections présidentielles et à félicité son ex premier ministre qui deviendra bientôt son successeur, Macky Sall. Un signe du destin, Wade qui était venu voter en famille, prenant soin cette fois ci de se faire acclamer par 200 ou 300 partisans, au moment de glisser son bulletin dans l’urne s’est rendu compte qu’il l’avait oublié dans l’isoloir. A 85 ans, celui que les Sénégalais appellent le vieux perd son lustre en se représentant une fois de trop. Place à Macki Sall qui a su défier Wade et  réunir toutes les voix de l’opposition sous sa bannière. Une page de l’histoire du Sénégal vient de se tourner.

L’Afrique, c’est toujours chaud bouillant et il est rare qu’il n’y ait pas, un coup d’Etat une élection qui tourne à la rivalité. C’est actuellement le cas au Mali où le Président Amadou Toumani Touré vient d’être renversé jeudi par un coup  de force de militaires sous le commandement du capitaine Amadou Sango. A seulement cinq semaines des élections présidentielles, voilà une manière de se substituer par la force à l’ordre démocratique programmé. Actuellement au Mali il est bien difficile de connaître la véritable situation politique et la France craint que la junte s’en prenne à l’intégrité physique du président Touré qu’il est impossible de joindre. C’est actuellement un tissu de données contradictoires qui nous parviennent de Bamako qui a subit des pillages et des saccages des militaires mutins. La condamnation de ce coup de force par la communauté internationale est quasi  générale et cette dernière demande le retour à l’Etat de droit et l’ordre constitutionnel.

Dissident de père en fils
Celui que l’on nomme «  de Pékin », l’artiste dissident Ai Wei Wei, n’est autre que le fils du célébrissime poète  révolutionnaire  Ai Qin, victime des purges et qui a été réhabilité depuis. Cet  artiste provocateur est actuellement la bête noire du régime politique chinois en place. . En 2008 son blog est suivi par des  centaines de milliers de personnes. Le pouvoir a tenté  de l’acheter  avec un poste prestigieux, mais voilà il ne mange pas de ce pain là. Alors ils ont décidé de le casser. Une arrestation musclée lui vaut une hémorragie cérébrale. Trépané en Allemagne il est sauvé. En 2011,il disparu plusieurs mois, en fait il était  en prison, que le pouvoir avait  agrémentée de tortures. Un comble pour celui qui passe actuellement pour l’ennemi n°1.et dont la spécialité traquer les brutalités policières Il déclare et ça dérange : «  Nous devons finir ce travail laissé inachevé par la génération de mon père ». Tout un programme qui ne manquera certainement pas de lui attirer de nouveau désagréments, mais quel leçon de courage !

En fait, dimanche nous venons d’assister en Russie  à une  élection présidentielle sous la  forme d ‘une véritable mascarade de démocratie, une pantalonnade. Mais à quoi pouvait-on s’attendre d’autre ?  Bien entendu , ce n’était qu’une simple formalité pour celui qui  a n’a jamais vraiment quitté le pouvoir. Il s’agissait seulement de le récupère officiellement à la face du monde. Ce retour  aux affaires était programmé comme tout ce que fait Poutine depuis qu’il a accédé  au poste de Président. Le constat des fraudes n’est pas non plus une surprise. On voit même des jeunes hommes filmés par webcam, bourrer des urnes en toute tranquillité. Un tour de passe passe, un surclassement de l’opposition certes, mais dans quelle condition. Nous sommes les témoins d’une Démocratie sur fond de Dictature.  Même si l’opposition n’a jamais été aussi vive,  ses jours sont compter, et il sera bien compliqués pour elle de se faire entendre à nouveau. Une chape de plomb va être coulée par l’homme fort du Kremlin et cela certainement jusqu’en 2024. Oui parce qu’il a pris soin avant ces élections de modifier  la constitution russe,  passant le mandat présidentiel de  5 à 6 ans. Tout est prévu, orchestré de main de maître, par ce machiavélique personnage. Peut-on croire encore à cette pseudo élection présidentielle ? Difficilement, même si Vladémir Poutine s’est dit fort ému en pleurant des larmes de crocodile, en apprenant les résultats partiels. Maintenant,  nous allons entendre le silence assourdissant des réactions de la communauté internationale, qui a bien du mal à déplaire à l’homme fort de la Russie sans craindre des représailles. La Russie ne va pas tarder à retrouver  le vrai visage de Vladimir Poutine, un oligarque dur,  froid, implacable et  totalement insensible au bien être du peuple russe.

Abdoulaye Wade 85 ans compte bien se succéder pour la troisième fois aux élections présidentielles. Depuis fin janvier on peut enregistrer des mouvements de violence d’une opposition qui conteste la nouvelle candidature de celui que l’on nomme « le vieux ». Voilà qu’un des rares pays qui n’a pas connu de coup d’Etat, Abdoulaye Wade modifie la constitution à son profit et quelque part prépare la succession de son fils Karim Wade actuellement à la tête d’un super ministère. Le présent sortant est opposé à 13 candidats dont le socialiste Ousmane Tanor Dieng et l’ancien Premier ministre Macky Sall. Un avantage pour Abdoulaye Wade l’opposition se bat en ordre dispersé, même s’ils n’ont qu’un seul mot d’ordre : « Tout sauf Wade ». Aujourd’hui 5,3 millions de Sénégalais vont trancher, et la communauté internationale a demander que la participation à l’élection se passe sans violence.

Homs croule sous les tirs de requêtes et le nombres de morts ne cesse de s’amplifier de jour en jour.  Des milliers de morts de blessés qui sont poursuivis jusque dans les hôpitaux pour être arrêtes, torturés et disparaissent ainsi sans espoir de retour. Une ville où la population ne peut pas dignement enterrer ses morts. Homs est devenu la ville de tous les dangers un véritable Beyrout Syrien, où l’armée libre affronte les blindés du régime fournis par la Russie qui a maintien ce tyran. Pourtant il est évident que nous assistons une fois de plus à un véritable génocide, sans que l’ONU puisse réellement jouer un rôle efficace. C’est actuellement un véritable nettoyage confessionnel des quartiers.L’accès au bus sont dangereux aux sunites, aux chrétiens, ils peuvent à tout moment être arrêtés et on ne les revoit jamais après être le arrestation. Il faut dire que le régime de Bachar al assad possède 17 services de renseignements avec chacun leur propre prison.Les Jaouié, composés de 20 000 membres, sont les plus redoutés. Ce service de sécurité de l’armée de l’air est commandé par le général Jamil Hassan qui reproche à Bachar al Assad sa mollesse. A Homs la population résiste au prix de sa vie,chaque vendredi, jour de prière une manifestation est organisée où les slogans tels “La Russie tue nos enfants” fleurissent. La presse  couvrant actuellement le conflit au prix de tous les dangers paye aussi un lourd tribu, comme ce fut le cas pour  la mort de la journaliste américaine Marie Colvin et du photojournaliste français Rémi Ochlik tombé au front. Attendrons-nous impuissants que la ville d’Homs soit rasé de la Syrie pour réagir alors que nous furent prompt, au delà de tout, à libérer la Libye ? Il faut dire que nombres de pays sont en période d’élections et le boucher d’Homs ne l’ignore pas.

Les rues d’Athènes et de Salonique viennent de connaitre une véritable guérilla urbaine. Plus de 100 000 personnes étaient descendues dans la rue pour manifester contre le vote d’un nouveau plan d’austérité. La manifestation tourne très rapidement à l’affrontement, les casseurs se sont invités à la fête. Les manifestants jettent sur les forces de l’ordre, pierres, morceaux de marbres et cocktail Molotov . Les forces anti émeutes répliquent par des gaz lacrymogènes. Alors que les débats continuent au Parlement, les affrontements se poursuivent encore à 22h. Les casseurs cagoulés brisent les vitrines et détruisent tout sur leur passage. Ses bâtiments sont incendiés dont un des cinémas les plus anciens d’Athènes. Le Parlement, gardé par 3 000 policiers, continue sa séance malgré les incidents, et adopte le nouveau plan de rigueur. La crise grecque, “c’est la guerre”, explique l’historien et ethnologue Panaglotis Grigoriou. Plus de trois millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté selon Eurostat. C’est le royaume de la débrouille et se développent des mouvements citoyens, la résistance s’organise comme en temps de guerre.

Toujours fidèle depuis 60 ans, Elisabeth II d’Angleterre fait la fierté de bon nombre d’Anglais qui sont très attachés à leur reine. Il faut dire qu’elle a un règne d’une longévité remarquable puisque qu’elle va fêter aujourd’hui même ses 60 ans à la tête non seulement de l’Angleterre mais elle règne sur tout le royaume du  Commonoweath. A 85  ans ce Roc représente pour les Anglais la stabilité, le témoin d’une histoire glorieuse, mais aussi la dignité et un grand professionnalisme. Pourtant pour certains Anglais c’est un luxe dont ils se passeraient bien et Elisabeth II n’a pas été toujours tendre en particulier lors de la mort de Diana qui a ému beaucoup d’Anglais. Son indifférence a fait un temps vaciller la couronne, mais depuis l’arrivé de Kate Middelton, cette dernière par sa jeunesse et sa stature a, semble-t-il, comblé la froideur d’une reine vieillissante mais toujours aussi présente.  Cette année, hormis les jeux olympiques, Londres et toute l’Angleterre fêteront dignement cet anniversaire par le Jubilé de la Reine. Compte tenu de la période de grand froid que nous connaissons et pour que les Anglais en profitent, ces fêtes auront lieu du 2 au juin prochain. Au programme des festivités de rues, un défilé de bateaux sur la Tamise, un grand concert et le 5 juin sera décrété jour férié pour que tous les Anglais puissent en profiter. God save the Queen …

Les élections présidentielles du Sénégal se préparent sur fond d’émeutes. Abdoulaye Wade,85 ans, président actuel du Sénégal brigue une troisième mandat au grand dam de la jeunesse sénégalaise qui soutenait le chanteur Youssou N’Dour dont la candidature a été invalidée et qui a déposé un recours. Des émeutes secouent le pays et plus particulièrement Dakar où la jeunesse est descendue dans la rue. On peut déjà dénombrer un mort et des dizaines de blessés. L’indigence de la presse gouvernementale est à faire honte à la profession journalistique. Seul L’OBS, le journal de Youssou N’Dour , ose titrer ”Wade , le règne des croque-morts”. Mais voilà le chanteur a déclaré samedi à Dakar qu’il a été « malmené » par des policiers et que sa vie serait menacée. Quant au président Abdoulaye Wade, il reste stoïque et profite de la cérémonie de remise du «grand prix du chef de l’Etat pour la promotion de la femme»  dire que les turbulences notées ne m’ébranlent pas.  «Ce n’est qu’une brise, un vent léger qui secoue les feuilles des arbres. Un ouragan ne secouera jamais le Sénégal», dit-il avec conviction. Encore une fois une élection africaine qui va finir dans un bain de sang, cela devient malheureusement un lieu commun sur ce continent.

Hamid Karzaï, président de l’Afghanistan,  était de passage hier à Paris et le président Nicolas Sarkozy a confirmé que l’ensemble des troupes françaises serait retiré d’ici la fin 2013. Il faut dire que la France a payé déjà un lourd tribu à une guerre de plus en plus contesté dans l’opinion publique. Avec 82 morts depuis 2001 et une accélération ces dernières années, 84% des Français selon un sondage CSA publié cette semaine seraient favorables à un retrait d’ici fin 2012 comme le candidat socialiste. Beaucoup se demandent maintenant à quoi bon maintenir au pouvoir ce chef fantoche corrompu qu’est Hamid Karzaï. Les Américains ont cru très longtemps pouvoir s’attacher la fidélité des seigneurs de guerre en les payant, pour lutter contre le terrorisme. Il est évident que c’est un échec cuisant, la preuve en est que les derniers morts français ont été abattus par des terroristes qui ont infiltré l’armée afghane, l’ANA. Déjà en 2009, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner à l’époque, reconnaissaient que :”Karzaï est corrompu, ok mais il faut le légitimer c’est notre homme.” À trois mois des présidentielles, l’heure est à une changement de cap et le chef de l’Etat français a annoncé que dorénavant : ”L’avenir de la coopération entre la France et l’Afghanistan c’est une coopération civile, économique, diplomatique et politique”. On peut se demander si cette guerre n’a pas été une guerre de trop, sachant que bien avant nous les Russes s’étaient cassés les dents en Afghanistan.