Alain Roche Nalair de rien

Curieux concours de circonstance l’affaire Georges Tron est apparue en même temps que l’affaire DSK. Pour éviter le mélange des genres le gouvernement a accepté le 29 mai la démission de secrétaire d’État à la fonction publique. Souhaitant conserver sa mairie de Draveil, vendredi 17 juin au soir  Georges Tron s’est normalement présenté pour animer un conseil municipal. Mais voilà, le maire était attendu de pied ferme. La conseillère municipale du Modem, Fabienne  Sorolla, a mis les pieds dans le plat et a fomenté  une “pied-pride” avec le soutien du collectif Draveil Village, demandant tout simplement une mise à pied du maire. Deux pancartes orange avec des empreintes de pieds ont été déployées, et les antis et pros Tron se sont affrontés. Pour Georges Tron rien ne va plus, ce n’est plus deux mais trois accusatrices à ce jour. Une perquisition a eu lieu à la mairie, et l’ancien secrétaire d’État vient d’être placé en garde à vue lundi soir dans les locaux de la police judiciaire de Versailles. Tout compte fait, il s’avère que la pratique de la réflexologie ne soit pas franchement le pied pour Georges Tron.

Pour une fois toute la classe Italienne est d’accord. La libération de Battisti, 59 ans, est vécue comme une véritable humiliation pour l’Italie toute entière. Le Président de la République Italienne, Giorgio Napolitano, d’ordinaire si discret a lui aussi parler d’une “profonde déception”. C”est un concert d’indignations qui a accueilli la décision du ministre de la justice Brésilien d’accorder à Cesare Battisti le statut de réfugier politique. On se souvient que le dernier acte politique de Lula, le 31 décembre 2010, fut justement de refuser l’extradition de l’ancien activiste, considéré en Italie comme un meurtrier en cavale depuis 1981, année de son évasion des geôles italiennes. Quant au chef de gouvernement de centre droit Silvio Berlusconi, qui a exprimé sa “vive amertume”, il a décidé de contester cette décision et de faire appel à la cour internationale de justice de Haye. La procédure peut être longue et sans suite, mais c’est certainement pour marquer le coup. De toute manière si Battisti ne quitte pas le Brésil en principe il ne risque rien. A priori si un nouveau sujet de polar politico judisciaire s’offre à Battisti, entre le Brésil et l’Italie, question diplomatie, le torchon brûle .

Que se passe-t-il dans notre classe politique. Alors que  personne ne lui demandait rien, voilà que Luc Ferry balance, un de ses ex collègue, qu’il accuse sans le nommer et sans preuve. Il en dit trop ou pas assez. On a vraiment le sentiment de se marcher sur la tête. Curieusement il disait lui même à la TV que quand on avait rien à dire il fallait se taire. Alors pourquoi a-t-il lancé ce pavé dans la marre en apparente gratuité ? Est-ce un désir de faire parler de lui, de faire du buzz à un moment où l’on ne cesse que de parler des affaires DSK ou Tron. Accuser un ancien ministre de l’éducation nationale de pédophilie à Marrakech,  c’est tout de même très précis dans ce flou putride. L’accusation n’est pas faible et l’activer sur des “on m’a dit mais je n’ai aucune preuves”, c’est un peu léger et laisse sans voix. Qu’il se glorifie en plus d’avoir provoqué ce tollé est encore plus incroyable. Entendu auprès de la brigade des mineurs, il persiste dans son mutisme.Les supputations vont bon train et les yeux se tournent comme par hasard vers Jack Lang qui sur Canal + répond : “Fiat lux, que la lumière se fasse”.  Tout cela ne sent vraiment pas très bon et n”est pas fait pour grandir  une profession qui a déjà beaucoup de mal à convaincre de sa fiabilité à tous les niveaux. Corruption,sexe et diffamation voici le titre du film politique qui se déroule sous nos yeux ébahis.

Ratko Mladic, après avoir été arrêté le 26 mai, comparait devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Atteint depuis 2009 d’un cancer du système lymphatique, il avait essayé d’échapper au procès pour des raisons de santé. Accusé de c rimes de guerres et contre l’humanité, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, a considéré comme “ignobles”, les accusations à son encontre. Prétextant ne pas avoir pris connaissance de l’intégralit

Domenech n’est pas à une indécence près mais la FFF non plus. Voilà un beau sujet pour la presse, et une belle promo pour les deux. Le  sommes font rêver ou plutôt cauchemarder le smigar et ulcèrent les non footeux qui trouvent que c’est énorme les sommes que génèrent ce milieu. Donc Domenech, égal à lui même, provoque, y compris Chantal Jouanaud la ministre des sports. Il n’en a cure, la seule chose qui l’intéresse c’est le fric, s’en mettre plein les fouilles, encore et encore. Il est dans son droit, et attaque la FFF aux prud’hommes. Bien entendu entre les deux partis aucune entente n’est possible, c’est un dialogue de sourds et un simple conflit d’intérêts qui devra être tranché par la justice. On lit la presse, on prend ou non partie, mais surtout on compte les points. Pour être un peu plus machiavélique en ce lundi, on devrait organiser des paris, cela ferai un bon rapport pour la française des jeux et l’État.  Pourquoi n’organise-t-on pas un match de boxe ou de foot avec l’équipe de Domenech contre l’équipe de la FFF, cela ferai certainement de l’audience sur TF1! Notre société décadente adore le slogan, du pain et des jeux, elle s’en nourrit, faute de mieux. Des jeux ça ne manque pas, mais le pain devient hors de prix. Pour que le compte soit bon, il ne reste plus que Carla joue à la Marie Antoinette en disant : ” si le peuple manque de pain qu’on lui vende de la brioche”. Il y a des matins de mauvaise humour et ce lundi en est un, d’où ce billet de mauvaise humeur, sur un conflit d’intérêts dont on se fiche totalement tellement il est trop.

A quelle est bonne la question que vient de poser au tribunal la veille de son procès l’avocat de l’ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac à l’époque héroïque où il était maire de Paris. Du coup elle tombe à point nommé cette question prioritaire de constitutionnalité, parce que si le tribunal  la transmet à la cour de cassation, le procès sera certainement reporté aux calendes grecques. Me Jean Yves le Borgne, qui semble roi d’une justice aveugle, affirme : “Si la question la question était transmise à la Cour de Cassation tout s’arrêterait”. Il est bien évident qu’il faudrait avant d’aller plus loin crever l’abcès qu’aurait posé cette interrogation. Nous ne sommes pas au premiers essais de report, déjà fin janvier les avocats de l’ex président de la République, avait essayer de faire reporter le procès, en demandant “un sursis à statuer”. Voilà après les rumeurs de maladie de Jacques Chirac un nouvel essai de report qui ne manque pas de savoir faire. La loi on le sait est faite pour être détourner elle devient du coup affaire de spécialistes, et quand on s’appelle Jacques Chirac il est bien évident que l’on possède les meilleurs.

Le jugement tombe comme le couperet d’une guillotine, Florence Cassez à la tête qui chancelle à l’annonce du verdict. Elle clame tout haut : “Mon innocence sera reconnue”, mais en attendant, son jugement en cassation se solde par 60 ans de prison. Pour ce dernier recours, c’est une terrible punition. Frondeuse elle  lance : “Ils ont gagné une bataille, une autre, mais pas la guerre…” Emprisonnée depuis déjà 5 ans, elle a beau nier, la justice mexicaine continue à la broyer, celle fois-ci encore elle enfonce le clou. Quel courage, elle avoue encore:  “Je tiens grâce à mes soutiens et à mes parents”. Le calvaire est encore loin et sa route un véritable chemin de croix.

Jean-Marie Messier qui avait été poursuivi pour des délits présumés en 2002 au moment de la déconfiture de son ex-société Vivendi Universal, vient d’être condamné à trois ans de prison avec sursis et 150 000 € d’amende par le Tribunal correctionnel de Paris. Il est reconnu coupable de ‘”diffusion de fausse information aux marchés et abus de biens sociaux” mais relaxé de manipulation de cours. Sont condamnés avec lui , Guillaume Hannezo, son ancien bras droit à 15 mois de prison avec sursis tout comme  Eric Licoys à 6 mois de prison avec sursis. Jean-Marie Messier s’en sort plutôt bien, cependant au États-Unis, un jury populaire a retenu sa responsabilité pour des faits similaires, la procédure judiciaire se poursuit. Vu la rapidité des justice des deux pays, l’ex-patron de Vivendi peut encore écouler des jours heureux avant d’être à nouveau inquiété, si un jour il l’est.

Cesaere Battisti, ancien membre des “Prolétaires armés pour le communisme”, s’était évadé d’une prison italienne en 1981. Il s’était réfugié en France et reconverti en auteur de roman policier. S’il a été condamné par contumace pour meurtres et complicité d’assassinats durant les “année de plomb”, Battisti n’a jamais cessé de clamer son innocence. Pour échapper à une extradition vers l’Italie, il avait choisi de fuir le Brésil en août 2004. Après trois ans d’une folle cavale, il fut arrêté en 2007 à Rio de Janeiro et incarcéré. Une nouvelle demande d’extradition avait alors été faite auprès de la justice brésilienne. En novembre 2009, la Cour suprême du Brésil avait accepté d’extrader Battisti, mais la décision finale revenait toutefois aux autorités politiques. Au dernier jour de son mandat, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, accorde à Battisti le statut de réfugié politique. Lula infligr, le dernier jour de son mandat, un revers cuisant au président du Conseil Italien, Silvio Berlusconi, qui avait déclaré qu’il jugerait inacceptable que le Brésil décline la demande italienne.

Tristes réveillons pour Florence Cassez dont le pourvoi en cassation ne sera examiné pas avant la mi-janvier 2011. Rappelons que la jeune Française de 36 ans a été condamnée au Mexique à 60 ans de prison pour enlèvements. L’église catholique mexicaine, très influente et omniprésente dans le pays, a conclu fin novembre à “l’absolue innocence” de la prévenue. Mel Ignacio Morales Lechuga, ancien ministre de la Justice, à l’issue d’une étude de son dossier pendant un an, a lui aussi déclaré : “On a condamné une innocente”. Quant à Me Morales Lechuga, une sommité parmi les juristes mexicains, il estime que la procédure “n’a pas respecté les règles de droit pénal mexicain, a violé les droits de la condamnée” et ” a abouti à laisser en liberté les coupables véritables du crime”. Espérons pour elle que l’année 2011 marquera la fin d’une ignoble affaire qui l’a injustement privé de liberté pendant plus de 5 ans.