Alain Roche Nalair de rien

Pour le 62e Festival de Cannes, parmi les vingt films en lice pour la Palme d’or 2009, la compétition sera d’un niveau rarement atteint, dominée par les grands cinéastes d’Europe et d’Asie. Seront présents Ken Loach, Pedro Almodovar, Jane Campion, Quentin Tarentino , Ang Lee et le français Alain Resnais, ces deux derniers étant les seuls sans palme à ce jour. Quelle fantastique affiche et que de suspens en prévision ! “C’est une année où les grands noms du cinéma mondial sont là. Les vieux singes vont faire de belles grimaces”, a déclaré Thierry Frémaux à l’AFP. Fait rare, il n’y a qu’un seul cinéaste américain, mais il est de taille ! Quentin Tarentino, Palme d’or en 1994 avec “Pulp Fiction”, dévoilera son septième film, le très attendu “Inglorious basterds” sur la Seconde guerre mondiale. Tourné en Allemagne, il a un casting international prestigieux dont Brad Pitt et Diane Kruger. Le film narre deux histoires entrelacées : l’une relatant le parcours de la jeune Shosanna Dreyfus, l’autre portant sur “The Bastards”( les salauds), un groupe de huit soldat juifs américains semant la terreur dans les rangs des nazis et excellent dans les techniques de guérilla urbaine. Pas de guérilla en perspective entre les réalisateurs, mais une chose est sure, pour obtenir la palme, ce sera la guerre !

Parmi les films très attendus et qui font déjà grand bruit au festival de Cannes, nous trouvons “Looking for Eric” du réalisateur britanique Ken Loach, déjà lauréat en 2006 d’une palme d’or pour son film “Le vent se lève“. Il est connu pour ses films noirs à la critique acerbe qui ne cessent de nous émouvoir comme, “Raining Stones” ou “Land and Freedom“. Ken Loach préfère à des grandes stars du cinéma des acteurs ou des talents inconnus qui ont vécu l’expérience réelle de la vie des personnages, comme des ouvriers. En 2009, en cherchant l’interprète d’Eric, il n’a pas franchement choisi un anonyme, mais Eric Cantona, tête d’affiche de ‘Looking for Eric”, légende du foot et notamment du club Manchester United. Cantona cultive les succès. Après une carrière fooballistique brillante, il a déjà à son actif une filmographie impressionnante. Nous avons eu le plaisir de le voir dans Elizabeth (1998) de Shekhar Kapur, où il joue un ambassadeur français, ou encore dans Le Bonheur est dans le pré(1995) de Etienne Chatiliez, où il prononce une réplique devenue culte : ” C’est pas lourd le confit !”. En parlant de réplique  culte, en voici une, extraite de ce nouveau film, qui est en passe de le devenir : “I’m not a man, I’m Eric Cantona”. Un Cantona surhomme à découvrir.

Il devient en France à la mode de parler des gros salaires et de les épingler à la une de tous nos quotidiens, Crise oblige. Nous avons la fâcheuse habitude de ne parler que des patrons, et les patronnes alors, qu’en est-il ? Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, est actuellement à la recherche désespérée d’argent, à l’Elysée entre autre, pour financer sa croissance, mais pas seulement. Le groupe nucléaire a vu son résultat net chuter de près de 21% l’an dernier. En la même période le directoire quant à lui ne s’est pas oublié question rémunération, Crise ou pas. Pour Anne Lauvergeon, passons sur les calculs alambiqués, l’augmentation est tout de même de 33%. Quant aux trois autres membres du directoire, Gérald Arbola, Didier Benedetti et Luc Oursel, ces messieurs doivent se satisfaire de 29% l’an dernier, galanterie oblige !

Thierry Desmarest cèdera sa présidence à Christophe de Margerie qui deviendra en 2010, à la fois PDG et Président du conseil d’administration de la socièté Total. Il sera, l’homme de tous les pouvoirs, l’incontournable! En deux ans Margerie a prouvé que Total pouvait faire de somptueux bénéfices, même et surtout, en temps de Crise. Thierry Desmarest quant à lui,  a fait parti des 10 patrons les mieux payés en France, avec 3,155 millions d’euros. Il restera pourtant une image, de cet homme d’affaires accompli, ternie par le naufrage de l’Erika en 1999 et l’explosion de l’usine AZF en 2001. Il aura 65 ans en 2010, sa fortune est faite, avec ou sans Rolex. Comme en ces temps de Crise, on commence à s’intéresser aux rémunérations des grands patrons, il n’a plus rien à attendre. Il est temps pour lui de se retirer en pleine gloire, c’est évident !

Christian Streiff président de PSA et ex PDG d’Airbus en 2006, connu pour ses plans de redressements, il avait mis en place Power8 chez Airbus,  un vaste plan de réduction des coûts. Ilpaie cash une crise de confiance des  actionnaires de PSA. Remercié après avoir redressé le groupe, ses plans ambitieux pour 2010 de réduire les frais généraux de 30% lui ont coûté la tête. Ce gestionnaire des coûts ira se faire voir ailleurs, appeler bientôt pour redresser  une autre entreprise en mal de plan drastique, dont il a le secret. Maintenant que son plan est sur les rails, comme  pour Power 8 chez Airbus, il est invité à prendre la porte. Ironie du sort, mauvais Karma ? Non, il est normalement remercié d’avoir fait le ménage. Maintenant on appelle le suivant qui se nomme Philippe Varin un nouveau mercenaire technocrate qui doit faire face à la crise qui précipite PSA dans le rouge . “Le conseil de surveillance, unanime, a jugé que les difficultés exceptionnelles qu’affronte l’industrie autonomobile imposaient un changement de management à la tête du groupe”, déclare Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance, dans le communiqué. “Je suis convaincu que, sous la direction de Philippe Varin, le groupe PSA Peugeot Citroën sera à même, avec l’ensemble des équipes, de révêler tout son potentiel”, ajoute-t-il… Les grands patrons ne sont que des condottieri au service du grand Capital qu’on se le dise. Personne ne fait pleurer  de voir l’un d’entre eux perdre une bataille, la guerre continue. Comme les grands patrons sont sur des sièges éjectables on comprend mieux maintenant l’utilité des parachutes dorés.

Total n’est pas que le roi du pétrole il l’est aussi du cynisme. Cette fois encore c’est la totale pour Total ! Ce n’est pas tout d’avoir du pétrole faut-il encore avoir des idées ! Le groupe n’en manque pas, mais elles sont plutôt mal placées. En pleine crise, au moment où les pétroliers ont tiré de fructueux, que dis-je de faramineux profits,  sur la spéculation du baril de brut, le licenciement s’impose, c’est évident. Nous avons vu il y a peu, Mr Christophe de Margerie, PDG du groupe Total, pérorant sur toutes les ondes annonçant un bilan rutilant. Voici quelques réactions de la presse : “550 suppressions de poste pour 14 milliards de profits en 2008. Comprenne qui pourra”, s’interroge l’éditorialiste de “Paris Normandie”. Parce qu’elle a mal au coeur, la plume de “Vosges Matin” ironise : “Ca va trop bien, licencions !”. Les politiques de gauche mais aussi curieusement, ceux de droite, se disent choqués. Balivernes, les élections européennes se profilent à l’horizon, alors on fait front contre le capitalisme de sauvage, qui a bon dos et qui depuis des années fait le dos rond. Total n’est pas à un scandale près. Contre vents et marées noires, AZF, et bien d’autres, tout glisse et tout s’oublie, ” avec le vent va tout s’en va”. Tout le monde sait bien que l’argent va à l’argent, qu’il n’a pas d’odeur même s’il ne manque pas de saveur,  et qu’il est dénué de sentiments. On ne devient pas riche de rien, et encore moins un des groupes le plus puissant du monde, se moque bien de  quelques dégâts collatéraux.

Si en 2009 la croissance sera proche de zéro, en revanche, pour Jean-Claude Trichet, le porte-parole des dix grandes banques centrales mondiale (G 10),  l’économie mondiale se rapproche  ” du moment de la reprise”.  C’est ce qu’il a affirmé lundi 9 mars, lors d’une conférence de presse à Bâle. “La plupart des observateurs s’attendent à une croissance négative pour les pays industrialisés” cette année, a précisé Jean-Claude Trichet, à l’issue de la réunion du G10. Cela tranche avec Warren Buffett, qui a qualifié l’environnement actuel de “Pearl Harbor économique”. Les actions ” promptes et avisées” de la Réserve fédérale américaine  “ont permis d’éviter le pire”.  L’évolution de la situation économique , et notamment l’inflation, “dépendra de la sagesse des politiques gouvernementales”, a-t-il souligné. Mais il ne voit un mieux que “dans cinq ans”. Voici peut être la vision optimiste et pessimiste de la crise, en faisant la moyenne on peut parier sur au moins trois ans de marasme et de galère.

En Juin 2004, Jean-Marie Messier fut mis en examen pour “manipulation de cours, diffusion de fausses informations et abus de bien social’. Il est soupconné par les magistrats d’avoir fait racheter massivement les propres actions de Vivendi Universal dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, à une période proscrite par la réglementation. Le parquet de Paris a requis un non-lieu général dans l’enquête sur des malversations présumées au sein de Vivendi Universal considérant que les charges à l’encontre des sept mis en examen ne sont pas suffisamment caractérisées pour justifier leur renvoi devant le tribunal correctionnel. Jean-Marie Messier voit  par ailleurs son amende réduite de moitié en appel. Il est vrai qu’actuellement  cette malversation est du menu fretin fasse à des affaires comme celles de Kerviel ou Madof. Ne dit-on pas qu’au royaume des aveugles le borgne est roi ?

Les rumeurs sur la santé du patron très charismatique d’Apple se multiplient depuis qu’il est apparu très amaigri en juin, pour présenter la dernière version du téléphone vedette de la société, l’iPhone. Opéré en 2004 d’un cancer du pancréas, Steve Jobs affirmait que sa maigreur était due à un simple “déséquilibre hormonal”. Pourtant la semaine dernière Steve Jobs a reconnu que ses problèmes de santé étaient “plus complexes” qu’il ne l’avait cru, et qu’il allait devoir prendre un congé maladie jusqu’à fin juin. Curiosité, les sursauts du titre Apple sont intimement liés à l’état de santé de Steve Jobs, comme si , Apple ne pouvait survivre sans lui. Pourtant tout va bien pour Apple , puisque d’après les derniers chiffres, pour la première fois la firme vient de passer la barre de 10 milliards de chiffre d’affaires.