Archive pour la catégorie ‘culture’

Coppola and C° : les autobiogaphies pleuvent pour Noël

Jeudi 24 décembre 2009

francis-ford-coppolaCoppola fait avec “Tetro” un film d’auteur hors du temps, loin des préoccupations du box office des grandes machines hollywoodiennes. Ce flm a inauguré à Cannes, la Quinzaine des réalisateurs, qui s’est faite vocation de la découverte de nouveaux talents. Coppola avoue faire tout à l’envers et réalise aujourd’hui le film qu’il aurait dû faire à 20 ans. Il met beaucoup de lui même dans cette œuvre déroutante aux accents autobiographiques. Il filme avec inspiration la ville de qu’il affectionne et semble explorer ses rapports avec son propre père au fil d’une histoire aux airs de tragédie grecque, qui n’évite ni l’emphase ni la caricature. Le récit principal est en noir et blanc, la couleur est réservée aux souvenirs et à la vie artistique du héros, ce mélange ne manque pas de magie. Avec “Tetro”, film difficile à cerner, “le Napoléon du cinéma” risque de laisser une grande partie de son public sur la touche, mais prouve qu’il sait se réinventer quitte à nous dérouter.

jean-sarkozyPour les mordus d’autobiographies, vous avez le choix en cette fin d’année ! En sortant du cinéma, offrez ou offrez-vous pour Noël, une vraie autobiographie , celle d’Agassi, ou en encore une fausse, pastiche sur le prince Jean ; “Ma vie, mon œuvre, mon scooter”. Histoire de lire en musique, vous pouvez encore offrir le dernier album d’Eddy Mitchell, “Grand Écran”, cd dans lequel le rockeur fait le bilan des deux passions de sa vie : le cinéma et la musique. Ce cd est en quelque sorte le préambule à une ultime tournée d’adieu.

Joyeux Noël à tous !

eddy-mitchell

Le “petit Sempé” à New York

Lundi 30 novembre 2009

jacques-sempe

Cela fait trente ans que le dessinateur de Monsieur Lambert et du Petit Nicolas fait les unes du” NewYorker”. Un très beau livre vient de paraître qui les rassemble : Sempé à New York (Denoël). Jean-Jacques Sempé, avec son univers poétique d’un autre temps, est le plus inactuel des artistes contemporains. Il déclare que ce qui l’a attiré la première fois qu’il a découvert New York, ce sont” ses couleurs”. Contrairement à Paris qu’il traite en” gris bleu”, New York est pour lui un véritable festival multicolores. Invité de l’émission “la grande librairie” sur  France 5, on découvre un homme qui doute et angoisse à l’idée de ne pas être à la hauteur, un comble quand on a pour thème New York. Touchant par son humilité, l’homme discret sans forfanterie nous explique qu’il n’y a pas de méthode Sempé,  mais qu’il s’impose une ascèse quant à sa production. Il dit aussi que chaque jour il dessine en pensant à tous ceux qui ne sont plus. Que ce soit à New York, à Paris ou bien ailleurs, on aime Sempé pour cette faculté d’émerveillement qui n’appartient qu’aux artistes, ces grands enfants.

Renaud et ses balades irlandaises

Vendredi 27 novembre 2009

renaud Renaud à l’ époque où ses mistrals étaient encore gagnants et où il était “Morgane” de sa Lolita qui depuis a épousé Ronan Luce…

Un nouveau Renaud, c’est toujours un événement, un peu comme l’était autrefois un 33 de Brassens, chanteur qu’il avait interprété en 1995 avant un interminable silence de 7 ans. Trois ans après l’hymne à sa nouvelle muse Romane, Rouge sang, Renaud revient discrètement avec un seizième album, un disque d’interprète, florilège de balades irlandaises. Suite à une tournée peu médiatisée des pubs de Dublin à Belfast (1997) il s’était juré d’enregistrer des airs traditionnels déjà entonnés avant lui par les Chieftains ou les Dubliners. Il le baptise, Molly Malone, figure mythique de l’Irlande dont la statue se trouve à Dublin, sur Grafton Street, poissonnière éponyme de la ballade Molly Malone, hymne non officiel de Dublin. Sa nouvelle devise : “Pour vivre heureux vivons caché”, est on ne peut plus d’actualité depuis qu’il a élu résidence à Meudon. Il déclare avec forfanterie lors d’une de ses rares interviews au Monde : “Molly Malone sera mon chant du cygne”. Problèmes de polypes sur les cordes vocales, sa voix ne porte plus, mais son ton reste convaincant. Les inconditionnels adoreront.

Pour Catherine Breillat, la crédulité n’a pas de prix

Jeudi 19 novembre 2009

catherine-breillatLa réalisatrice Catherine Breillat, dans Abus de faiblesse ( éd. Fayard), raconte sous forme de confession comment elle a été “dépouillée” par Christophe Rocancourt, un escroc français qui a beaucoup  vécu aux crochets des stars hollywoodiennes. Après avoir été partiellement paralysée,  suite à une attaque cérébrale, Catherine Breillat est à la recherche d’un acteur pour son nouveau film, Bad Love. Elle rencontre alors Christophe Rocancourt, un bad boy tout juste  sorti de prison, et avoue avoir été “bouleversée” par cet homme. Bilan pour la réalisatrice : “Il ne me reste rien, le dernier round m’a encore coûté 200 000 €. Ma stupidité semble insondable à ceux qui la découvrent. Un pigeon, une oie grasse à la surface. Christophe Rocancourt m’a dépouillée de tout ce que j’ai gagné dans ma vie”. Elle ajoute pour faire bonne mesure : ” “Ami”, pour lui, signifie victime. C’est un imposteur… Jamais il n’a pu escroquer 35 millions de dollars. Il n’a abusé que de la faiblesse, partout où elle suinte.” Catherine Breillat a payé cash et peut dire à l’instar de la Fontaine que ; “Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute”, cela vaut bien un nouveau livre sans doute ! Honteuse et confuse Catherine jura mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

Marie NDiaye, les Goncourt sensibles à la puissance de ses femmes

Samedi 7 novembre 2009

marie-ndiayeTrois femmes puissantes, publié par Gallimard, l’a emporté dès le premier tout de scrutin, ce qui avait été également le cas lorsque le jury Fémina avait couronné son Rosie Carpe. Dans son dernier  livre, Marie NDiaye raconte des histoires d’exil, de frontières, de solitudes brassées dans une pâte humaine originale. Bernard Pivot a reconnu que “L’adhésion du jury s’est faite presque naturellement sur son écriture. Sur le style. Sur la richesse de vocabulaire C’est intitulé Trois femmes puissantes, mais cela aurait pu être plus négativement : Trois hommes détestables!(…)” Ce qu’à confirmé Françoise Chandernagor : “Des quatre, son roman était le plus puissant! Sans mauvais jeu de mot.(…)”.  Elle a par ailleurs souligné que par le passé, les Goncourt avaient souvent étaient “machistes”. Belle affaire aussi pour son éditeur, Antoine Gallimard, qui confiait que, depuis 2005, les livres de Marie NDiaye se vendaient en moyenne à 200 000 exemplaires. Ce dernier livre est déjà à 120 000 et il vient de commander une réimpression de 200 000 exemplaires. Marie NDiaye est en passe de devenir une des femmes les plus puissante de la littérature française.

La disparition de Levi-Strauss n’attriste pas seulement les tropiques

Jeudi 5 novembre 2009

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Claude Levi-Strauss fit son fond de commerce de l’exploitation des mécanismes cachés de la culture. A force de rigueur et d’invention conceptuelle, il tenta de déchiffrer et de créer “le solfège de l’esprit”. Il était de ceux qui pensent à la géologie en contemplant un paysage ou songent, face aux massifs de fleurs, au classement botanique. Ecolo avant l’heure, Claude Levi-Strauss, en 1955, écrit un journal de voyage, Tristes Tropiques, qui le fit connaitre du grand public et devint un livre de référence. Son élection au Collège de France en 1959 lui ouvrit la voie des honneurs. En 1973, il fut élu à l’Académie Française. Pourtant, l’homme passait fréquemment pour distant et hautain. “Quand on était en face de lui, on se désagrégeait, il fallait beaucoup de courage pour se reconstituer”, avoue l’anthropologue Françoise Nourissier, qui lui succéda au Collège de France. En fait, il était exigeant, suprêmement intelligent et peu enclin au mensonge. Cela dérange le commun des mortels, c’est évident. Mais il fut avant tout l’auteur d’une des oeuvres majeures du XX° siècle.

Frédéric Beigbeder, de la jet set au prix Renaudot

Mercredi 4 novembre 2009

 

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Pas d’outsider pour le jury du Renaudot : son lauréat en la personne de Frédéric Beigbeder pour son livre Un roman français (Grasset). Un résultat sans surprise puisqu’il était donné largement favori. Frédéric Beigbeder honni par les uns, admiré par les autres, est un trublion romantique des lettres françaises. Ce noctambule invétéré né à Neuilly en 1965 poursuit ses études à Sciences Po et au Celsa d’où il ressort avec un DESS de marketing  et publicité. C’est avec 99 francs, premier volet des aventures d’Octave Parangon, qu’il connaît son plus grand succès. Il crée le Prix de Flore en 1994. 2003, il obtient le prix interallié pour Windows on the World, (Grasset). En parallèle, ce féru de littérature débute une carrière à la télévision comme animateur sur Paris Première (Des livres et moi) puis sur  Canal+ (L’hypershow) où il deviendra chroniqueur pour le Grand Journal. Avoir une image hyper médiatique pour un dandy jet-setter cela ne peut être que du pain béni. Ce “roman français” est émouvant et pudique, sans pirouettes ni esbroufe. Il contient une promesse : le meilleur de Beigbeder est à venir.

Purple Cat, une griffe inimitable

Mardi 3 novembre 2009

une-griffe-inimitableJoyeux anniversaire à la photographe Purple Cat (www.thepurplecat.fr).

Une renommée de Platines

Lundi 2 novembre 2009

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Le DJ français David Guetta, né le 7 novembre 1967 à Paris, a vendu 7 millions de disques dans le monde. Il débute la musique à l’âge de 17 ans, en tant que DJ dans des boîtes de nuits locales comme La Factory. Il sympathise avec Kein et travaille au Broad, puis au Rex-Club aux commandes de 8 DJs confirmés. Il lance ensuite des soirées “Princesse d’Argent” au Central et des soirées House, avant de prendre la direction artistique du Folies Pigalle où se rend le tout Paris. Le Bataclan a servi de tremplin à Cathy et David Guetta pour reprendre le Palace avant d’être directeur artistique d’établissements prestigieux comme Les Bains Douches. Profitant de la renommée acquise grâce à son premier album vendu à 250 000 exemplaires, il commence à parcourir le monde, mais dit à qui veut l’entendre que c’est à Ibiza qu’il préfère mixer. En 2005, il remporte les prix du “Meilleur DJ” et de la “Meilleure composition DJ” de l’année pour sa prestation au KissDaFunk. Depuis, sa notoriété n’a pas été démentie et on le considère comme l’un des meilleurs DJ du monde.

Pierre Doris, le Frankeinstein du rire, le pape de l’humour noire n’est plus

Vendredi 30 octobre 2009

pierre-dorisLe comédien Pierre Doris est décédé d’un cancer du foie à l’âge de 89 ans, la veille de son 90e anniversaire. Au cinéma, Pierre Doris est souvent abonné aux personnages d’affreux et aux seconds rôles, ce qui le désespérait un peu. “On me surnommait le Frankeinstein du rire, le Dracula de la facétie, voire le pape de l’humour noir. C’était bien beau, mais le public m’assimilait à mes blagues. Il me considérait comme un franc salaud, un bourreau d’enfants, un monstre. Et moi je suis un tendre”, expliquait-il en 1978 dans l’Aurore. Il jouait Molière au théâtre tout en écumant le restant du temps, les galas et les cabarets pour y faire des one man show. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterand, salue en lui “un grand représentant” de “l’auto-dérision”, ” roi de l’humour noir” qui incarnait “une culture populaire de qualité, faite de bons mots, qu’il devait à une maîtrise parfaite de la langue française”. Il est bien triste que ce roi de l’humour noir  ne puisse pas rire de sa mort, mais qui sait ?