Archive pour la catégorie ‘cinéma’

C’est l’abstention la grande gagnante du premier tour des Régionales 2010

Lundi 15 mars 2010

xavier-darcosCe matin la presse est sévère à la lecture des résultats du premier tour des Régionales. Désaveux, sanction, claque et même naufrage, tout y est, tout est dit, rien n’épargne la défaite annoncée de la majorité présidentielle dans les régions. C’est un véritable zéro pointé pour la stratégie de Nicolas Sarkozy qui a envoyé ses ministres au feu pour la reconquête de l’hexagone. L’UMP avec 26,18% enregistre là son plus mauvais score depuis l’avènement de la Ve République.

martine-aubryLes 29,48% du PS confirme sa prédominance dans les régions et valide le bilan des Présidents de Régions en poste. Vague rose ou pas il est annoncé comme favori pour le second tour.

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Europe écologie, même s’il n’a pas transformé l’essai des Européennes, reste tout de même le troisième parti du paysage politique avec 12,47 %.

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Crise oblige, le FN est de retour, avec ses 11,74%, certes moins qu’en 2004,  il jouera cependant le trouble fête à droite dans 12 régions où il se maintiendra au second tour. En fait sur tous les partis confondus c’est celui de l’abstention avec 53,65% qui l’emporte haut la main. Mauvais point pour la classe politique dans son ensemble

Jacques Audiard au delà de la gloire

Mardi 2 mars 2010

jacques-audiardSi le cinéma est riche de dynasties célèbres, Audiard est un label dans le 7e Art qui ravit l’Académie des César. Après Michel qui nous a si souvent époustouflé par la qualité de ses scenarii à la verve inimitable, voilà le fils Jacques qui réalise et finalise une marque de fabrique sans commune mesure. Son film, Un Prophète, déjà grand prix du festival de Cannes, Prix Louis Delluc 2009, Prix du meilleur film au festival de Londres et dans la course aux Oscars, rafle pas moins de neuf récompenses lors de la 35e cérémonie des César. Son acteur, Tahar Rahim, 28 ans , reçoit même,  et c’est une première, le prix du meilleur espoir masculin et du meilleur acteur. Quant à Audiard, coutumier du fait, il reçoit le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur. Pour la petite histoire, il faut tout de même noter que Jacques Audiard avait déjà reçu trois César pour Sur mes lèvres en 2001 et huit pour De battre mon cœur s’est arrêté en 2006, excusez du peu. Au sommet de sa gloire, Un Prophète a battu tous les records, il ne manque plus maintenant qu’à installer sur son piédestal, un Oscar, on peut toujours y croire.

Valentine’s day, un film pour amoureux des people

Jeudi 18 février 2010

jessica-albaUne fois n’est pas coutume, ce n’est pas tous les jours que l’on peut prolonger la fête des amoureux au cinéma. La comédie romantique made in USA Valentine’s day tombe à point nommé. Le réalisateur Garry Marshall à qui l’on doit l’inoubliable Pretty Woman nous compte là le destin croisé de couples et de célibataires qui se séparent ou se retrouvent à Los Angeles, le jour de la St Valentin. A priori rien de bouleversant si ce n’est un casting à faire tourner la tête des deux sexes. Bradley Cooper, Jamie Foxx, Patrick Dempsey, Ashton Kutcher et Eric Dave fascineront les dames. Quant à Julia Roberts, Jessica Alba, Anne Hathaway, Jennifer Garner ou Jessica Beil, elles ne manqueront pas d’éblouir les messieurs. Certain que l’amour a toujours fait et fera toujours recette, il est d’ores et déjà prévu une suite à ce film, New Year’s Eve, qui sortirait en 2011. Est-il nécessaire d’argumenter pour déguster une bonne comédie romantique ?

Wolfman, gore et beau

Mercredi 10 février 2010

benicio-del-toroWolfman est un remake du film culte produit par Universal en 1941, Le Loup-Garou de Georges Waggner, un classique du genre. Après un tournage chaotique, post-prod interminable, la partition de Danny Elfman un temps jetée aux oubliettes, on peut dire que ce film revient de loin. Pourtant il ne manque d’atouts ni d’attraits. Joe Johnston à priori, habitué aux grosses productions (Jumanji, Jurassic Park 3), met en scène pour l’occasion deux monstres sacrés, Anthony Hopkins et Benicio Del Toro. Il a fait appel à Rick Baker, 6 fois lauréat à l’Oscar, le spécialiste du maquillage et des effets spéciaux. Afin que Benicio Del Toro puisse bouger et s’exprimer plus librement on n’a pas utilisé de masque mais il a été grimé pendant trois heures au quotidien. “Gamin, j’ai toujours rêvé d’avoir ces grandes dents”, s’amuse le comédien. Pour couronner le tout un baryton-basse est à la base d’une douzaine de hurlements “viscéraux et terrifiants qui vous glacent le sang.” La critique partagée salue pourtant la volonté de renouer avec les grands mythes cinématographiques. Certains considèrent même que c’est gore et beau, à classer probablement comme un modèle du genre. Pour les inconditionnels, film à croquer à pleines dents.

Sherlock Holmes relooké

Mercredi 3 février 2010

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Quel défit Guy Richie a-t-il tenté là ? Pourquoi un Sherlock Holmes de plus, quand on sait que c’est le personnage le plus souvent porté sur grand écran de toute l’histoire du cinéma ? On recense pas moins de 260 versions plus ou moins fidèles à l’original, du célèbre détective, c’est à dire bien plus que Dracula, Frankenstein, Napoléon ou Jésus Christ, ce qui n’est pas peu dire ! Quant au choix de Robert Downey Jr pour interpréter Holmes, il n’est certainement pas indifférent au fait que sa femme soit coproductrice du film. Rappelons tout de même que l’acteur vient d’obtenir un Golden Globes 2010 comme meilleur acteur de comédie pour son rôle de Sherlock Homes, ce qui reste une référence. Il forme avec Jude Law, dans le rôle de Watson, un tandem de choc. A l’origine de ce film l’acquisition en 2007 des droits du comic book Sherlock Holmes de Lionel Wigran. Pour ce dernier, le personnage est très différent de l’image laissée par l’interprétation de Brasil Rathbone qui en a fait, dans les années 30, un gentleman very British. Wigran déclare que “Holmes est un personnage beaucoup plus moderne que ça. Il a même un côté bohémien et peut passer deux semaines sans se laver ni se raser. J’ai vraiment essayé de rester le plus proche possible de ce que Conan Doyle avait créé.” Quant à Guy Richie il annonce dans USA Today : “Ce sera une grosse production, viscérale et intellectuelle. Son intelligence sera reflétée au travers de l’action. A la fois une bénédiction et une malédiction.” Il ne reste plus qu’à se laisser séduire par cette nouvelle mouture d’un Sherlock Holmes sortant des sentiers battus.

Dis monsieur Perrin, dessine moi les “Océans”

Mercredi 27 janvier 2010

jacques-perrin1Inutile de présenter Jacques Perrin qui, après Microcosmos ou Himalaya, est devenu une référence comme producteur et réalisateur de documentaires hors du commun. Pour ne pas déroger à sa réputation il nous a concocté après deux ans de préparations et quatre années de prises de vues à travers la planète entière : Océans. Cet opéra aquatique n’a aucune prétention ni pédagogique ni scientifique. Perrin va au-delà de notre intellect, il joue sur la corde sensible et modifie notre regard sur les splendeurs océanes. Chose étonnante de nos jours, Jacques Perrin offre du temps à son équipe et lui demande d’aller au bout de leur rêve, alliant les spécialistes du monde animalier à ceux de la fiction. Jacques Perrin et Jacques Cluzaud nous avaient déjà fait voler au plus près des oiseaux dans le peuple  Migrateur. Avec Océans, ils veulent nous immerger littéralement et nous donner le sentiment de nous fondre au sein des profondeurs abyssales. Pari gagné, ils nous offrent là, le sentiment rare d’être comme un poisson dans l’eau.

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Georges Clooney un célibataire très convoité

Lundi 25 janvier 2010

georges-clooneyBon nombre de femmes craquent systématiquement quand elles l’aperçoivent dans cette pub surexcitante, toujours irrésistible avec ses tempes grises et son sourire ravageur, lancer son “What else”. Mesdames ne vous en déplaise, son cœur est pris, il a craqué pour la belle italienne Elisabetta Canalis qu’il vient d’amener au Mexique pour les fêtes de fin d’année. Pourtant notre beau gosse n’est pas encore mûre pour lui passer la bague au doigt puisqu’il déclare : “Je n’envisage pas le mariage, je ne crois pas que j’aurais des enfants -c’est une grosse responsabilité”. 2010 va être, semble-t-il une année importante pour notre tombeur. Georges Clooney, people au grand cœur, s’associe à Tigers Woods pour venir en aide aux sinistrés de Haïti. Hasard de la programmation ou stakhanovisme de l’acteur, il est dans la foulée, tête d’affiche de deux films : le 27 janvier In the Air de Jasson Reitman nominé aux Golden Globes et Les chèvres du Pentagones de Grant Heslov le 10 février. Cette semaine, si vous n’êtes pas fan de Georges vous pouvez toujours vous rabattre sur “Le Refuge” de François Ozon ou plonger une tête dans “Océans” de Jacques Perrin.

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Gainsbourg, pour Joann Sfar une oeuvre héroïque

Jeudi 21 janvier 2010

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Curieux réalisateur que celui de “Gainsbourg : Vie Héroïque”! Joann Sfar, dessinateur et scénariste de bande dessinée, passe de Sokolov à Pascin. Après avoir écrit 11 versions du script, il fait ses premiers pas derrière la caméra pour nous conter le destin d’un enfant juif rêvant de peinture avant de devenir l’un des plus grands noms de la chanson française. Joann raconte : “Adolescent, je me suis mangé l’intégrale de Gainsbourg. Je l’écoutais en dessinant. J’aimais l’idée qu’il ait voulu dessiner et qu’il n’y soit pas parvenu..” Marc du Pontavice jubile en racontant la réaction des enfants de Serge : “Ils ont été séduits par le côté fable, tendre et respectueux de l’histoire…” Son Gainsbourg revit sous les traits d’Eric Elmosnino avec les mains du pianiste Gonzales. Quel tragique destin pour celle qui incarne Jane Birkin et ne verra pas ce film : le 20 mai 2009, “la comédienne Lucy Gordon, 29ans, amis fin à ses jours”. Gainsbourg en d’autres temps avait été boycotté dans ses essais cinématographiques par les professionnels du 7e art, qu’en sera-t-il du bdiste Joann Sfar ?

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Eric Rohmer, une légende du cinéma disparaît

Samedi 16 janvier 2010

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Eric Rohmer l’un des fondateurs de la Nouvelle vague, avec François Truffaut et Jean-Luc Godard, s’est éteint à l’âge de 89 ans. Ce fou de littérature, discret et très apprécié était selon la comédienne Marie Rivière : “Un grand cinéaste…au grand cœur”. Découvreur de talents, le réalisateur avait lancé entre autres : Arielle Dombasle, Fabrice Luchini et Pascal Greggory. Avant de se consacrer à la réalisation, il fur critique de cinéma et fonda La Gazette du Cinéma ce qui lui permit de côtoyer : Godard, Rivette, Truffaut ou Chabrol. De 1957 à 1963 il devint rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma avant de créer avec Barbet Schroeder, la société Les films du Losange qui produira la majorité de ses 24 longs-métrages en 50 ans. “Son œuvre dominera l’histoire cinématographique française par sa stature originale et révolutionnaire.” surenchérit Jack Lang. Celui que l’on nommait le Marivaux ou le Musset du cinéma français, définissait ainsi son œuvre : “Au fond, je ne dis pas, je montre, je montre des gens qui agissent et parlent. c’est tout ce que je sais faire, mais là est mon vrai propos”. Cet éternel amoureux des jeunes filles en fleur, à qui l’on doit Le genou de Claire ou Pauline à la plage, tourna son dernier film en 2007, Les amours d’Astrée et de Céladon. “Après ce film, je crois que je prendrai ma retraite” avait-il dit lors de son lancement à Venise, conscient jusqu’au bout, il ne savait pas si bien dire.

Brigh Star, une poésie cinématographiée

Mercredi 6 janvier 2010

jane-campionQui peut mieux parler des femmes qu’une femme ? Voilà le credo ce la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion. La réalisatrice, dans la deuxième partie de sa filmographie, dépeint avec une grande sensibilité des univers féminins complexes au sein d’ambiances troublantes. Ses héroïnes vivent dans le déséquilibre, parce qu’elles ignorent leur corps (La leçon de piano, In the Cut), leurs émotions (Portrait de femme), leur intellect (Un ange à ma table, Sweetie, Holy Smoke). Dans Bright Star, Jane Campion campe chez Fanny Brawne, un être d’harmonie dont le doux rayonnement illumine les derniers jours d’un Keats rongé par la tuberculose. Cette cinéaste, à l’évidence éprise de mots, va jusqu’à inventer un style cinématographique qui traduit à l’écran la forme poétique. Ce film original et intelligent, salué par la critique comme un de ses meilleurs, semble une fois de plus destiné à un public choisi. Si l’on dit souvent qu’un artiste réalise toujours la même œuvre, celle de Jane Campion montrerait à coup sûr une femme à la recherche d’elle même, de son moi féminin. Pour amateurs, à consommer sans modération.