Alain Roche Nalair de rien

Yolande Moreau, Martin Provost, on ne change pas une équipe qui gagne. Après l’immense carton de Séraphine ce couple cinématographiqee remet la sauce avec Où va la nuit, un film dans lequel la comédienne interprète encore une femme au tempérament de fer. Un personnage à la dimension de cette immence actrice Belge. Il est évident que réalisatreu et actrice avaient envie de retravailler ensemble. Plus licide mais aussi plus ambigue comme personnage  que celui de Séraphyne, ce nouveau rôle permet encore une fois à Yolande Moreau c’exceller dans l’interprétation de son personnage. Pour Martin Provost, “Comme dans une pièce de Sophocle, par ses actes, entraine malgré lui sa chute.” Le film est situé en Belgique, ce qui le rend plus étrange encore avec l’entrechevétrerment des deux langues. D’un bout à l’autre du film le personnage de Rose évolue, et l’interprétation de Yolande va de paire, à la fin du film elle se redresse et c’est alors une toute autre femme que Martin Provost a filmée. Autre interprête à découvrir, Edith Scob, actrice fétiche du réalisateur Franju qui l’a fait tourner 6 fois, elle avait été révélée dans son film, les Yeux sans visage. Où va la nuit est encore une fois un film rare  à ne pas rater.

Elle disait “Je veux devenir une grande actrice. Mais surtout, je veux un mari”. En fait elle en a eu 7 et a divorcé de tous. Le premier était de la lignée des Hilton, richissime hôtelier, et le dernier un ouvrier du bâtiment. Grandeur et décadence, elle fut admirée certes mais surtout connue pour sa vie sentimentale orageuse. Le paroxysme fut sa liaison avec un gallois de quelques années son ainé qui jouait Jules César alors qu’elle était Cléopâtre la divine. Ils ont tourné 7 films ensemble et ont fait toutes les manchettes des journaux de l’époque. Elle avouait : “J’adore ne pas être Elizabeth Taylor mais la femme de Richard”. Richard c’est Burton bien entendu, un couple passionné qui alimenta les journaux people de croustillantes anecdotes. A la mort de Rock Hudson, terriblement choquée elle crée une fondation pour la recherche sur le Sida. Pionnière en collecte de fonds pour cette maladie elle y consacrera énormément d’énergie, surtout à partir de 2003 où elle raccroche avec le cinéma. Voilà une vie pétrie de passions et minée par les drames qui en résultent qui prend fin. Elle fut une icône hollywoodienne incontournable. Élisabeth Thaylor s’est éteinte à l’âge de 79 ans d’une insuffisance cardiaque, un comble pour cette grande amoureuse devant l’éternel.

Klapisch tout le monde a un film de lui en tête, comme les poupées russes, l’auberge espagnol ou le très beau Paris. Le voici de retour avec Ma part de gâteau dans lequel il dirige pour la troisième fois l’acteur  britannique Kévin Bishop. Voilà que pour la première fois le réalisateur parle d’un sujet d’actualité et  pas un des moindres, la situation sociale actuelle. Voici comment il décrit les choses :” Grosso modo, en se moment, le monde fabrique de plus en plus de profit, et de moins en moins de gens en profitent ! L’idée du film part de ce constat. Le sujet est grave et Klapisch écrit seul le scénario, pour mieux maîtriser son sujet. Comme en fait il pense que plus la situation est grave plus il vaut mieux en rire, il a pris le parti de la comédie mais pas romantique à l’américaine, il considère son film comme un anti-Pretty woman. Il veut faire de son film plus un avertissement qu’un divertissement. Comme il a trouvé que son acteur fétiche Romain Duris était trop “positif solaire” pour jouer un trader il confie le rôle à Gilles Lelouche. Voilà certainement un film d’auteur à découvrir et un Klapisch ça se tente même en période de restriction budgétaire.

Déjà quand on voit à l’affiche d’un film Sir Anthony Hopkins on y regarde de plus près. De plus quand il s’agit d’exorcisme on voit tout de suite le parti qu’a peu tirer le metteur en scène d’un tel acteur. Le rôle qu’il interprète dans le film d’horreur le Rite du cinéaste suédois  Mikael Hafström, est celui du Père Lucas un exorciste controversé. Le réalisateur avoue : “C’était merveilleux de pouvoir travailler avec un aussi grand acteur” qu’Anthonny Hopkins.Le tournage a eu lieu entre Rome et Budapest ville dans laquelle les architectures sont très proches de celle de Rome. Marta Gastini, une jeune actrice italienne, joue le rôle de la possédée, un véritable exploit et certainement l’interprétation la plus intense du film. Du reste Mikael Hafström ne tarie pas d’éloge sur son jeu. Le Rite est un film qui adapte le livre de Matt Baglio basé sur un fait divers. Voilà certainement un film à aller voir si vous aviez aimé l’Exorciste sorti en 1973, mais surtout si vous êtes fan du jeu de sir Anthony Hopkins.

Voilà une bien belle année pour Nathalie Portman, l’année de la consécration. Après avoir crevé l’écran dans son dernier film la voici qui est couronnée et encensée par les siens comme meilleur actrice de l’année. Cet oscar est du pain béni pour la petite fille qui nous avait déjà tellement impressionnée dans son jeu alors qu’elle n’avait que 12 ans face à Jean Reno dans Léon.

Voilà une récompense qui n’est pas volé pour un acteur de son niveau. C’est à travers Colin Firth le couronnement d’un savoir faire typiquement britannique. Le discours d’un roi, nominé  fois 12 fois, remporte tout de même 4 des prestigieuses statuettes. Un petit film, qui n’a coûté qu’une dizaine de millions de dollars, montre que le talent reste encore et toujours une valeur sûre. Pourtant ce film, contre toute attente pour une réalisation  anglo-saxonne, n’a pas marché outre-manche. On parle dès à présent de produire un remake avec Tom Hooper. Décidément le public américain reste incurablement et terriblement protectionniste.

Il y a des acteurs qui font parti du panthéon de vos souvenirs elle en est. Symbole de l’antivamp  mais aussi de la maladie d’Alzeimer elle nous quitte après une longue chute à l’âge de 79 ans. Annie Girardot avait du Audiart en elle, simple elle déclarait : “J’ai toujours fait mon marché, mes courses mon ménage. Je n’ai jamais été une Star.” Pour Jean Cocteau , “Elle avait le plus beau tempérament dramatique de l’après-guerre”.  A la mort de sa mère se fut le drame ent en 1999 elle publie un livre pour s’en défendre, Vivre d’aimer.  Lors de la cérémonie des  Césars 1996 tout ceux qui étaient devant leur écran ont été ému pour sur, quand ils ont vu cette grande dame pleurer de joie. Elle lança pour l’occasion : ” Je ne sais  pas si j’ai manqué au cinéma français mais à moi, le cinéma français a manqué follement …éperdument, douloureusement”.  La maladie l’a terrassa  et avec le documentaire de Nicolas Beaulieu, Ainsi va la vie, elle devint le symbole de cette terrible maladie d’Alzeimer. Au milieu des années 80 son étoile s’était éteinte, et le métier l’avait lâchement  laissé tombée. Elle nous manquait déjà maintenant ses films inoubliables nous la conserveront à jamais au panthéon du cinéma français qu’elle a servi avec passion et talent.

Lors de la 36e cérémonie des Césars le film de Xavier Beauvois remporte tout de même 3 Césars, même s’il était hyper favori, la razzia de prix n’a pas eu lieu. Il obtient le César du meilleur film, de la meilleure photo, mais aussi et ça ce n’est que justice pour cet immense acteur, le César du meilleur second rôle masculin pour Michel Lonsdale. Roman Polanski pour The Ghost Writer a eu le César du meilleur réalisateur mais aussi de la meilleure adaptation, du meilleur  montage et de la meilleure musique.Eric Elmosnino, meilleur acteur pour l’interprétation de Gainsbourg et Sara Forestier meilleur actrice dans Le nom des gens.

Voilà encore une belle occasion aux gens de la profession de se congratuler, on est jamais mieux servi que par soi-même. Dans la foulée nous allons avoir les Oscars…Vive le Cinéma comme dit Quentin Tarentino à qui l’on a remis un César d’honneur pour l’ensemble de son œuvre.

Très souvent les femmes pleurent de ne pas être autant payées que les hommes, et bien dans le 7e art en France ce n’est pas la cas. C’est Marion Cotillard qui est l’actrice la mieux payé d’après le Figago. Avec 2;35 millions d’euros elle précède Jean Dujardin acteur le mieux payé depuis 2007  et Kad Merad. Viennent après Romain Duris et Gérard Depardieu qui conclue le top 5. En ce qui concerne les films, le plus rentable n’est pas celui que l’on croit. Guillaume Canet, le compagnon dans la vie de Marion Cotillard  avec ses petits mouchoirs, n’est pas le film le plus rentable de l’année même s’il fut l’un des plus gros succès de l’année 2010 avec 5,3 millions d’entrées. c’est le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux qui a le meilleur ratio, prix de revient nombre d’entrées. Avec ses onze nominations aux César et son prix du Jury au festival de Cannes, ce film a tout de même attiré 3,2 millions de spectateurs. En deuxième position c’est l’arnacoeur avec Romain Duris et Vanessa Paradis produit pour 9,7 millions d’euros qui a attiré 3,7 millions  de spectateurs. Le cinéma c’est avant tout des seuil de rentabilité tout une affaire de gros sous.

Lundi soir au théâtre Michel, a eu lieu pour la 6 e fois la cérémonie des Gérard l’alter ego de Razzies américains. L’objectif bien entendu est de jeter un parpaing, doré certes, dans la mare de l’auto satisfaction des membres du 7e art. Quelques temps avant les César et les Oscars voilà un manière de remettre les pendules à l’heure en regardant  la famille du cinéma avec un œil plus critique, plus acerbe. L’intitulé déjà des prix est un poème en soit et bon nombre d’acteur nominé oublie de venir récupérer le précieux trophée pour l’installer ostensiblement sur leur cheminée ou leur table de nuit. Pourtant l’un d’eux, Henry Guybet, 75 ans,  s’est déplacé, non sans une bonne dose d’auto dérision, pour venir  chercher son prix tout guilleret celui du Gérard de l’acteur que l’on croyait mort. Il déclare : “Je suis très content d’être nommé aux Gérard parce que je ne l’ai jamais été ailleurs”. Il fallait oser il l’a fait et la salle en délire l’a acclamé, quelle  belle récompense! Jean Reno quant à lui n’est pas venu, on se  demande bien pourquoi, il avait tout de même reçu un Gérard pour le film le plus nul de l’année pour ne pas dire de la décennie, quel manque de tact!

Tomer Sisley affronte Sharon Stone dans le dernier film de Jérôme Salle, Largo Winch II. Voilà donc un deuxième volet de Largo et le réalisateur avoue : “A mon sens, le premier comportait de nombreux défauts. J’ai heureusement eu l’opportunité de les corriger ici.” En tailleur, la glaciale Sharon Stone interprète une procureur et elle déclare :” Ce film était important pour moi, car je n’avais pas travaillé depuis un moment pour élever mes enfants et me consacrer à la lutte contre le Sida”.Son basic Instinct de mère célibataire, la plus sexy de Hollywood,a fait d’elle une femme comblée par trois enfant pour lesquels elle a fait tous les sacrifices. A 50 ans elle offre la vision d’une femme passionnée. A la question dans Paris Match : “La passion c’est votre secret anti-âge ? Elle répond tout simplement: ” Oui! Je dis ce que je pense! Si on se censure on vit dans le mensonge et la tromperie ! Et ça rend moche !” Belle elle l’est encore 18 ans après le fameux Basic Instinct qui révéla plus ces jambes que son jeu scénique. Ses partenaires ont été bluffés par sa simplicité, je pense qu’elle est une pièce majeure dans ce nouvelle épisode de Largo Winch. L’ensemble plaira aux amateurs de sensations fortes et de belles femmes.