Archive pour la catégorie ‘cinéma’

Omar m’a tuer au cinéma

Mercredi 22 juin 2011

Voici la caricature réalisée à l’époque de l’affaire Omar Raddad

Ce film était en gestation depuis des années et c’est Rachid Bouchared qui devait le réaliser, mais trop occupé,  il s’est contenté d’écrire le scénario avec Olivier Lorelle et de le produire. C’est l’acteur Roschdy Zem à qui l’on avait  proposé le rôle d’Omar qui finalement a choisi plutôt que jouer de diriger ici son deuxième film. Pour le rôle du Jardinier, héros de l’histoire,  il a tout de suite pensé à Sami Bouajila. Une affaire complexe et pas encore éclaircie. Omar Raddad est suspecté puis rapidement accusé d’avoir tué le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal une riche veuve de 65 ans, qui aurait écrit avec son sang  sur la porte de la cave “Omar m’a tuer”. En 1994, le jeune jardinier Marocain Omar est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. En 1996 Jacques Chirac décide de le gracier et c’est en 1998 qu’il sort définitivement de prison. Cependant au yeux de la loi il reste coupable. Le tournage s’est fait dans des lieux authentiques après une minutieuse enquête et la rencontre avec les principaux intéressés, Omar Raddad et Jacques Vergès mais aussi Maître Henri Leclerc, le défenseur de la partie civile.Voilà une originale manière de revisiter un procès au dossier bâclé comportant de grosses irrégularités  mais qui a fait d’un immigré un ennemi public aspiré par l’énorme machine médiatico-judiciaire. Le “happy end” eut été la reconnaissance officielle de son innocence, mais Omar Raddad attend toujours la révision de son procès.

Biolay, Pourquoi tu-pleures ?

Mercredi 15 juin 2011

Benjamin Bolay est bien entendu le tout premier rôle du premier long métrage de Katia Lewkowicz.  Dur este c’est simple,  sur l’affiche on ne voit que lui. Il est le centre d’intérêts et de tiraillements incessants d’un trio de femmes qui l’aiment, sa mère, sa sœur et sa promise. Il découvre avec joie l’enfer de la préparation d’ une cérémonie de mariage où tout semble être fait pour vous contrarier.  Ce long métrage est né d’un court réalisé par Katia Lewkowicz pour canal +dans le cadre “Écrire pour un chanteur”. Jean-Marie Dupont enthousiasmé par “C’est pour quand ?”, propose à la réalisatrice de développer un long dans le même esprit. Elle reprend donc Benjamin Bolay et Valérie Donzelli et se lance épaulé du tandem, Nicole Garcia et Valérie Devos qui fêtent leur retrouvailles sur grand écran, dans cette nouvelle aventure.  Bon point le film “Pourquoi pleures-tu ?” fut choisi pour clore la semaine de la critique à Cannes. Alors si vous raffolez de Biolay, victoire !  Il a fait aussi la musique…

Jean-Marc à la barre de American Translation

Mercredi 8 juin 2011

Violence et perte d’innocence c’est un choix pas message du tandem des réalisateurs de American Translation. Ce peut faire penser à la fuite éperdue de Bonnie and Clide, c’est l’Eros et le Thanatos, pulsion de vie et de mort de deux êtres sans repères qui cèdent à leurs pulsions vitales. Jean-Marc Barr et Pascal Arnold décrivent leur cinéma comme “physique presque organique dans sa dynamique de la captation”. Voilà un tueur “ordinaire” auquel on peut s’identifier facilement, mais les metteurs en scène ne cèdent pas à montrer l’aspect spectatulaire des meurtres. Les rôles ont été écrit sur mesure pour les acteurs Pierre Perrier et Lizzie Brocheré qui interprètent un couple amoureux et meurtrier. Ce sont des habitués du couple de réalisateurs qui collaborent maintenant depuis plus de 10 ans et ont même fondé la société de production Toloda. Co écriture, co réalisation et co production, la totale,  voilà un duo de choc qui propose son nouveau film American Translation, un film réaliste, sorte de polar émotionnel en prise directe avec notre époque ou la violence s’est totalement décomplexée.

Pourquoi passent-ils tous derrière la caméra ?

Jeudi 2 juin 2011

Mélange des genres, le modèle devient photographe et l’acteur de plus en plus souvent réalisateur. Est-ce là, le signe d’une insatisfaction déguisée ? Celui d’un manque de confiance des producteurs qui assurent leurs arrières ? Où est-ce tout simplement celui d’une prétention sans borne ? Cela ne doit en rien faciliter l’émergence de nouveaux réalisateurs qui ne font pas encore parti de la nomenklatura cinématographique. A force d’être filmé, l’acteur n’aurait-il plus qu’une envie, celle de regarder par l’autre bout de la lorgnette magique ? Il y aurait-il mimétisme débouchant tout droit d’un apprentissage par osmose ? Le fait est là, quelques beaux et célèbres exemples américains comme Clint Eastwood ou Jodie Foster prouvent que cela peut se faire avec brio. En France aussi les exemples ne manquent pas. Marie-France Pisier, Charlotte de Turckheim, Nicole Garcia, Agnès Jaoui  ou encore Nolwenn, les femmes sont légion à réussir plutôt bien leur mutation. Si l’on évoque Jacques Perrin ou Dany Boon entre autres on voit que les hommes aussi savent faire et obtiennent des succès incontestables.  Depuis peu deux nouveaux poids lourds du 7e art se lancent dans la bataille. Daniel Auteuil vient de réaliser la fille du puisatier et maintenant Kad Merad passe derrière la caméra à son tour et nous offre cette semaine à l’affiche Monsieur Papa, un véritable tournant dans sa carrière. Originalité du projet, c’est sa femme, la romancière Emmanuelle Cosso- Merad qui a écrit le scénario de son film. Espérons seulement que le film ne soit pas à l’image de l’affiche qui n’a rien de franchement original.

Jodie Foster coup de foudre pour le complexe du Castor

Mercredi 25 mai 2011

Jodie Foster craque pour un scénario, le complexe du Castor et propose au producteur Steve Golin, de le tourner alors qu’il était déjà entre les mains d’un autre réalisateur. Tout compte fait c’est elle qui l’a finalement tourné avec Mel Gibson comme acteur  vedette, alors que Jim Carey et Steve Carell avaient envisagés tout d’abord pour ce rôle. Elle s’investit doublement, réalisatrice  tatillonne, mais aussi interprète, pour l’occasion, la femme de Mel Gibson dans ce drame familial. Jodie Foster s’entoure toujours dans ses tournages de personnes qu’elle connait très bien. La réalisatrice, très impliquée dans ce nouveau long métrage, n’a rien laissé au hasard. Très exigeante, elle avait l’œil partout et des idées bien arrêtés. Elle a souhaité pour ce film, des costumes et des décors réalistes, mais encore des décors sobres et dépouillés, ce qu’elle a obtenu. Elle vient de présenter le Complexe du Castor, tourné pour la première fois en Cinémascopes,  à Cannes hors compétition. Voilà un film très original qui peut vous permettre de passer un excellent moment, chose bien difficile à bouder par les temps qui courent.

Cannes c’est fini

Lundi 23 mai 2011

Une palme qui nous laisse sans voix, et surtout sans image de celui qui reste très discret qui est d’une maladivement timide et fuit les caméras tout en la maniant à ravir. Terrence Malick, qui se fait rare,  était favori et l’obtention de cette récompense suprême pour son film the Tree of the life  n’est donc pas une surprise La France n’est pas en mal de récompenses non plus. Au paroxysme de l’émotion,  Maïwenn, tout juste 35 ans,  reçoit le prix du jury, haute distinction, pour cette jeune réalisatrice française pour son dernier film Polisse. Les interprètes féminines des films de Lars Von Trier décidément sont à l’honneur. L’an dernier Charlotte Gainsbourg avait obtenu le prix d’interprétation féminine, cette année c’est au tour de Kristen Dunst pour Melancholia, le jury a intelligemment fait la différence entre l’œuvre du danois et la personnalité controversé du réalisateur. Toute la presse parle de The Artist qui a valu à Jean Dujardin une véritable consécration. C’est un signe fort pour cet acteur français qui crève l’écran sans mots ni couleurs. Pour une fois, au terme du 64e festival, les distinctions ne soulèvent aucune polémique. Le jury, sous la présidence de Robert de Niro, a été très consensuel  dans l’attribution de ses prix. Vive le cinéma et vive le prochain festival qui nous apportera sans nul doute encore une fois une multitude de nouveaux talents et la consécrations des valeurs sures.

Lars Von Trier se fait Hara Kiri à Cannes

Vendredi 20 mai 2011

Décidément ce mois de mai 2011 est riche en rebondissements divers et variés. Si le climat nous joue des tours, il n’est pas le seul.  Même si la sagesse populaire dit : “‘En avril ne te découvre pas d’un fil et en mai fait ce qu’il te plait” , il semble que nos politiques et nos people soient victime d’un véritable coup de chaleur. A la lecture des communiqués et à la vision des vidéos on a du mal  à en croire nos yeux et nos oreilles. Alors que l’affaire DSK monopolise encore tous les médias, à tel point que l’on a la sentiment que  le festival de Cannes devient un épiphénomène, voilà qu’à nouveau Lars Von Trier fait parler de lui.  Tout comme l’an dernier, le sulfureux réalisateur Danois défraie la chronique. On se souvient qu’en 2010, son film Antichrist lui avait valu des sifflets et une mise à la marge retentissante. Pourtant Charlotte Gainsbourg avait obtenu  pour son rôle dans le dit film la palme de la meilleure actrice. Pour continuer, semble-t-il dans sa droite lignée, cette année ce sera son attitude provocatrice et de mauvais goût qui lui vaudra l’exclusion pure et simple de la croisette. Mais quelle mouche l’a donc piqué ? D’ordinaire le réalisateur est absent du festival, prétextant ne pas supporter l’avion. Exceptionnellement  présent pour le 64e festival, c’est lors d’une de ses interviews qu’il lance au détours de son propos, deux phrases qui vont faire l’effet de véritables bombes : “Je comprends Hitler” et “Israël fait vraiment chier”. Décontextualisées, il est évidement  que c’est une intolérable provocation digne d’un Jean-Marie le Pen au sommet de son art. La sanction est immédiate et sans appel, Lars Von Trier est considéré comme personna non gratta et prié de quitter instamment  le festival. Son œuvre quant a elle, Melhancolia, fait toujours toujours partie de la compétition pour briguer la palme d’or.

La conquête de la croisette

Mercredi 18 mai 2011

Aujourd’hui tout le monde attend l’événement sur la croisette, mais aussi dans vos salles de quartier, la sortie du film La Conquête de Xavier Durringer, avec un remarquable scénario de l’imminent et impertinent Patrick Rotman. Genèse délicate pour un film qui a rendu les sponsors et financiers fébriles et frileux, on se demande bien pourquoi ? Du coup le tournage fut peu évident compte tenu du sujet du film, Nicolas Sarkozy lui-même décrit dans sa fulgurante ascension pour la magistrature suprême du pays. Il coule de source qu’aucune administration n’a pris le risque de collaborer, sans compter qu’elles n’ ont pas hésiter, dans la mesure de leurs compétences, à  faire barrage autant que faire ce peut, à un projet qui dérange. Il faut aussi signaler, qu’en France c’est une première, jamais encore un film n’avait été réalisé sur un président vivant et en exercice, nous ne sommes pas en Amérique, nous l’apprenons actuellement tous les jours. La cerise sur le gâteau, c’est que ce long métrage  soit présenté à Cannes en plein festival, même s’il est hors compétition. Du reste pour ce film hors norme, il fallait un acteur considérable. Denis Podalylès, sociétaire de la Comédie Française s’avère dans ce rôle plus vrai que  vrai, tant le mimétisme est troublant. Bernard le Coq dans son  interprétation de Jacques Chirac est remarquable. Quant à Florence Pernel, elle est totalement Cécilia. Que dire de plus sinon que ce sera certainement l’événement de la croisette qui éclipsera sans nul doute, Mignith in Paris de Woody Allen où apparaît Carla Bruni-Sarkozy et qui fit l’ouverture du festival. C’est un film incontestablement à voir et à déguster sans modération.

De Niro président du 64e festival de Cannes

Jeudi 12 mai 2011

Avec une grande maestria et beaucoup de simplicité apparente, Mélanie Laurent, maîtresse de cérémonie, invite le jury et son président à gagner le plateau. Standing ovation pour Robert  de Niro, qui en a les larmes aux yeux. Un jury prestigieux et international sera encore cette année chargé de départager les lauréats pour la 64e palme d’or. De Niro se fait discret et avare de mots, c’est un vieux routier de Cannes, et semble touché d’avoir été désigné comme président du festival le plus prestigieux du monde, lui qui a fondé son propre festival à New-York. Lors de cette cérémonie d’inauguration, une palme d’or spéciale est remise à Bernado Bertolucci par  Thierry Frémaud en personne, sous les acclamations des professionnels réunis en parterre.  Le réalisateur italien apparait diminué en chaise roulante, mais n’a rien perdu de sa verve, puisqu’il dédie entre autres sa palme aux Italiens qui résistent encore. Une photo finale immortalise ce moment émouvant et lance pour notre plus grand plaisir ce nouveau festival de Cannes qui ne manquera certainement pas de faire couler de l’encre, puisqu’il est emprunt du sceau Sarkozy and C°.

Woody hors d’haleine

Mercredi 11 mai 2011

Si vous voulez aller à l’avant première de l’avant première, c’est possible. Du reste tout est possible avec Woody Allen depuis qu’il a fait tourner Carla Bruni Sarkozy dans son dernier film, Midnight in Paris. Si vous voulez en savoir un peu plus sur le tournage du dit film cliquez ici. Ce film sera présenté pour l’ouverture du festival de Cannes hors compétition. Pour quelques dix euros vous pouvez donc griller la priorité à tout le Gotha du 7e art et des politiciens réunis en une grande messe de congratulations.Ce sera la totale, puisque le film la Conquête, relatant la vie de Nicolas Sarkozy, sera lui aussi de la partie à Cannes. La 64 e édition fera la part belle au couple présidentiel certainement le plus bling bling de l’histoire de France.

J’avoue que le cinéma est à son paroxysme, et que l’on ne sait plus où commence la vie et se termine le long métrage. L’œuvre de Woody Allen a certainement pris, avec ce long métrage, un tournant en France. Mais est-ce celui escompté? Voilà un vaste débat qui ne manquera certainement pas de faire couler de l”encre. Le metteur en scène américain de loin plus apprécié en France qu’aux USA, le restera-t-il  longtemps ? Il demeurera en tout cas l’ami et le témoin d’un des couples présidentiels les plus atypiques de la Ve République, qui ne cesse de faire son cinéma sous les yeux éberlués de la France d’en bas.