Archive pour la catégorie ‘cinéma’
Jeudi 19 juillet 2012

Marie-Castille Mention-Shaar signe avec Bowling son deuxième long métrage cette année après “Pour la première fois” sorti en Janvier. Le cinéma a toujours puisé son inspiration dans les phénomènes de société, et c’est encore une fois le cas avec cette comédie tirée d’un fait réel qui s’est déroulé dans la petite ville bretonne de Carhaix en 2008. C’est du reste sur les lieux même de ce combat social que la réalisatrice va tourner avec comme figurants des gens qui ont participé à l’époque au sauvetage de leur maternité vouée à disparaître parce que non rentable. Un combat qui a duré pas moins de 17 semaine pour accoucher pour une fois d’un happy end. Une histoire de femmes de A à Z, servie par un casting hors paire avec la talentueuse Catherine Frot dans le rôle de la méchante parisienne descendant en province pour justifier de la politique de la hache et des coupes sombres dans la gestions des hôpitaux. Alors pourquoi Bowling me direz-vous? Parce que ce jeu va certainement faire la part des choses, le soir quand l’heure est venue de se détendre. Enfin une histoire qui finit bien dans l’ère des conflits à répétition qui assombrit notre avenir social. Ce film est à voir absolument pour rire de nos malheurs et prendre la semence de son message, celle de l’espoir.
Tags: Bowling, Catherine Frot, Marie-Castille Mention-Shaar
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Mercredi 18 juillet 2012

Tsilla Chelton, voilà un nom qui pour le grand public ne dit pas grand chose, aussi les médias ont-ils titré, Tatie Danielle vient de mourir à l’âge de 93 ans . Le rôle que lui avait offert Étienne Chatiliez en 1989 dans son film Tatie Danielle avait fait connaître cette grande dame du théâtre qui restera pour tous ce personnage figé qui est loin de rendre compte de plus de 5o ans d’une carrière fabuleuse. Pour ce rôle elle avait eu une nomination aux Césars, mais curieusement ne l’eut pas, et le film eut plus un succès critique que populaire, cependant son personnage a marqué les esprits et lui a permis de montrer enfin l’étendu de son talent. Il faut savoir que c’est surtout sur scène que Tsilla Chelton eut ses plus grands rôles, mais qu’elle fut aussi une des créatrices de pièces d’auteurs contemporains les plus importants. Elle brille aussi par son enseignement et forme dans les années 70 ce qui deviendra la troupe du Splendid. Elle n’a cessé de tourner jusqu’à cette année et sa dernière apparition à l’écran sera post mortem, puisqu’elle vient de tourner en mars dernier, Landes de François Xavier Vivès avec Miou Miou et Marie Gillain. Show must go on, et Tsilla Chelton n’a certainement pas manqué de glisser un regard malicieux à la Camarde qui venait la faucher avant de tirer sa révérence.
Tags: Etienne Chatiliez, François Xavier Vivès, la troupe du Splendid, Tatie Danielle, Tsilla Chelton
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Mardi 10 juillet 2012
Cette semaine avec un début de vacances chaotique et capricieux au niveau de la météo pourquoi ne pas aller voir une comédie romantique ? Je me suis fait tout petit, rappelle bien évidemment la fabuleuse chanson de Brassens et la poupée de ce film n’est autre que Vanessa Paradis, interprétant Emmanuelle une prof d’art plastique qui collectionne les étourderies irrésistibles. Voilà un film bourré d’enthousiasme et de folie douce, un petit grain qui fait du bien que l’on doit à une actrice qui passe derrière la caméra pour la première fois, Cécilia Rouaud. Mais avant de se lancer dans la réalisation elle fut tout de même l’assistante de Cédric Klapich et Patrice Chéreau, excusez du peu. Selon la réalisatrice, Vanessa apporte à son rôle ” Une sensibilité et une douceur inouïe…Elle a fait d’Emmanuelle un personnage solaire, lumineux, adorable.” Quant à Yvan interprété par Denis Ménochet, Cécilia Rouaud estime qu’”il a un un jeu très subtil”, dans le rôle pas si simple de celui qui voit sa vie exploser et qui doit faire le deuil de la normalité. Un premier film ça se tente c’est souvent l’occasion de découvrir un ton nouveau, puisqu’il est souvent une sorte de synthèse d’une œuvre à venir ou pas.
Tags: Cécilia Rouaud, Denis Ménochet, Vanessa Paradis
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Mercredi 4 juillet 2012

Après le succès aussi planétaire qu’inattendu de Minuit à Paris, Woody Allen inépuisable réalisateur de 76 ans se paye de luxe de réaliser un de ses plus vieux rêves. Il a toujours eu envie de se retrouver dans les pas de Fellini, Rossellini ou Comencini, autant de maîtres des années 60 qui lui ont donné envie de passer à la réalisation. Ce mercredi sort sur nos écrans To Rome with love, sa vision d’une histoire plus dramatique que les précédentes, tournée dans la ville éternelle. Voilà cinq ans qu’il n’apparaissait plus dans ses films, avec ce dernier film il décide de se remettre en scène auprès de Pénélope Cruz, Alec Baldwin et de l’exubérant Roberto Benigni. Le film déjà sorti en Italie fut plutôt accueilli fraîchement par la critique. Cette dernière l’accuse d’avoir usé et abusé des stéréotypes italiens, à tel point que Il Fato Quotidiano écrit :” L’Italie y est tournée en ridicule”. Cela ne va certainement pas arrêté Woody Allen qui déjà est sur un projet New-Yorkais, sa ville fétiche et qui déclare : “Il n’est pas question que je me retire des plateaux…C’est ma raison de vivre”. Comme on ne rit jamais aussi bien que de ses voisins, il est possible que vous trouviez cette vision caricaturale de l’Italie tout à fait à votre goût. On sait qu’au rythme d’un film par an ou presque dans la production ininterrompue de Woody Allen, il y a à boire et à manger toujours pour les fans.

Tags: Alec Baldwin, Comencini, Fellini, l'Italie, Minuit à Paris, Pénelope Cruz, Roberto Benigni, Rossellini, To Rome with love, Woody Allen
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Mercredi 27 juin 2012

Voilà la nième adaptation de Bel Ami le célèbre Roman de Guy de Maupassant, mais dans les précédentes il n’y avait pas la coqueluche de ces dames Robert Pattinson. L’acteur ne cesse de faire l’actualité en 2012, mais de plus en plus pour écorner son image de vampire ténébreux. Pattinson semble vouloir tourner la page par le biais du cinéma d’auteur et non des grosses productions hollywoodiennes comme il semblerait plus logique. Il s’y essaye à plusieurs reprises sans grande conviction mais le véritable déclic vient avec Cosmopolis de David Cronenberg présenté en compétition à Cannes cette année. Comme il était à prévoir ce film fut massivement rejeté par ses fans, et pourtant l’acteur compte bien retravailler avec le réalisateur prochainement pour le tournage de “Maps to the stars”. Pattinson ne cesse d’avoir des projets mais en attendant vous pouvez aller le voir interpréter le rôle de Bel Ami un rôle certainement trop ambitieux pour lui encore, surtout dans ce type d’adaptation classique réalisée par les Britanniques Declan Donnellan et Nick Ormerod deux spécialistes du théâtre. A vous de juger si le ténébreux vampire a bien su se glisser dans la peau du jeune ambitieux Georges Duroy.
Tags: David Cronenberg, Declan Donnellan, Guy de Maupassant, Nick Ormerod, Pattinson
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Jeudi 21 juin 2012

Si cette semaine vous voulez échapper à la dictature du Dictateur, allez voir Adieu Berthes ou l’enterrement de mémé des frères Podalydès. Même si ce ne sont pas les frères Dardenne ni les frères Taviani, il n’en reste pas moins que ces deux là c’est à croire qu’ils ne se quittent pas. C’est leur huitième collaboration et leur quatrième en tant que co scénaristes. Bruno c’est l’ainé mais aussi le réalisateur, Denis le plus jeune est acteur et avoue que quand il était enfant, il était perdu sans son frère. Voilà une singulière manière de continuer leur jeux d’enfants que d’avoir des métiers qui le leur permettent toujours. C’est une film servi par un casting fabuleux, emprunt d’une douce mélancolie, de tendresse et d’humour. Bruno Podalydès a présenté ce film au 65e festival de Cannes pour sa septième participation. Le réalisateur traite encore là d’un de ses thèmes phares et récurents : “Comment se débat-on avec les contraintes du quotidien? Et avec les contradictions de l’existence?” C’est l’histoire de la découverte de la jeune Berthe au travers de sa correspondance, une grand-mère si discrète qu’on avait même oublié de lui rendre visite dans sa maison de retraite jusqu’à ce qu’elle se décide de passer de vie à trépas. Voilà pour Armand, joué par Denis Podalydès, homme charmant qui voudrait faire plaisir à tout le monde et ne sait pas trancher, l’occasion de répondre à la question Qu’est-ce que vouloir? C’est maintenant à vous de choisir entre la dictature d’un film martelé par les médias au budget de communication pharaonique et un film plus intime et plus discret joué par un doux dingue très attachant.
Tags: Adieu Berthes ou l'enterrement de mémé, Bruno Podalydès, Denis Podalydès
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Mercredi 13 juin 2012

Depardon tout le monde en a entendu parler dernièrement de lui quand le président François Hollande lui a demandé de réaliser la photographie officielle de son quinquennat. Belle reconnaissance pour un artiste, même si cette photo fut très controversée par les médias, ce choix donne un coup de projecteur indéniable sur son travail et son oeuvre. Ce que l’on sait moins c’est que le photographe est aussi réalisateur de documentaire scénarisés, comme Reporters en 1982 ou Délits flagrants en 1994. Il nous revient au cinéma avec un Journal de France, un projet de 30 ans, présenté au 65e festival de Cannes 2012, qu’il a réalisé à quatre mains avec son épouse Claudine Nougaret, qui est aussi ingénieur du son et productrice. Ils considèrent ce film comme une “étape”, celle qui raconte comment ces dévoreurs de bitume ont construit au fil des kilomètres et à longueur de clichés une carrière. C’est à la fois un déplacement géographique et l’évolution d’un artiste qui est fixé sur la pellicule des rencontres que ce soit des visages ou des paysages. L’image et le son sont en parfaite harmonie, comme ce couple qui nous fait partager quelques moments de tendresse lors d’essais de nouvelles caméras… Voilà une belle occasion de nous laisser guider et d’accompagner ce couple, une belle symbiose à la ville comme à l’écran, en regardant ce beau “Journal de France “, l’histoire d’une oeuvre que l’on peut voir au travers de l’objectif de Depardon sur un son de Claudine Nougaret .
Tags: Claudine Nougaret, Raymond Depardon
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Mardi 29 mai 2012

Nanni Moretti président du Jury 2012
Cannes aime Michael Haneke et le jury lui attribue sa deuxième Palme d’Or après pour “Amour”, histoire d’amour et de mort avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, dans le rôle d’un vieux couple confronté à la maladie. On attendait un prix d’interprétation pour au moins l’un ou l’autre de ses acteurs octogénaires, il n’en fut rien, même si leur rôle essentiel fut souligné par le jury.

Michael Haneke a remercié ses “acteurs géniaux”: “c’est leur film, c’est eux qui sont l’essence de ce film”. Le réalisateur Autrichien entre dans la sacro-sainte poignée de réalisateurs qui ont eu l’immense honneur de décrocher deux fois la récompense suprême comme les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, Bille August, Emir Kusturica, Shoheï Imamura ou Francis Ford Coppola. Il semble que Cannes ait ses abonnés. Ken Loach, après une palme d’or remporte son 3e prix du jury avec la part des Anges et l’italien Matteo Garrone qui obtient pour la deuxième fois le grand prix du Jury pour “Reality”.
La France et les Etats-Unis restent les grands oubliés de ce festival et comme les Papes il suffit souvent d’être favori pour perdre. Ce fut le cas du film français”De rouille et d’os” de Jacques Audiard , qui cartonne actuellement en salle, ou de “Mud” de l’Américain Jeff Nichols. Comme tous les ans on considère le palmarès des plus surprenant et la critique et la polémique reprennent leur droit, ça fait toujours du papier.
Tags: Bille August, Emir Kusturica, Francis Ford Coppola, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, Michael Haneke, Shoheï Imamura
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Mercredi 23 mai 2012

A 81 ans, Jean -Louis Trintignant est à l’affiche, avec Emmanuelle Riva et Isabelle Hupert, de « Amour » de Michael Haneke, en sélection officielle à Cannes. Trintignant a tourné avec les plus grands, mais depuis 15 ans il avait décidé de rompre définitivement avec le cinéma. Pourtant il craque et avoue :« Michael Haneke est un des plus grands metteurs en scène au monde… Je ne pouvais refuser, mais je n’en ferai pas d’autre… Ça a été très difficile, très douloureux, je ne vous conseille pas de travailler avec lui… Mais c’est peut-être la première fois où je suis content de m’être vu… Jamais, je n’ai rencontré un metteur en scène aussi exigeant ». Le résultat de ce huis clos à la Bergman a conquis les critiques qui voient aussi pour Trintignant un possible prix d’interprétation, ce qui serait une heureuse conclusion pour une carrière hors norme. « Amour » comptera certainement parmi les plus beaux films dans lesquels Jean-louis Trintignant a tourné, et ce sera pour la nouvelle génération de cinéphiles une occasion unique de découvrir un acteur rare.
Par ailleurs on peut retrouver l’homme dans un livre d’entretiens avec André Asséo, où il retrace sa vie et confie : « La mort de Marie fut la plus grande souffrance de ma vie … Rien au monde n’aurait pu m’atteindre davantage. » Après deux mois de prostration, il décide de revivre : »La poésie est venue à mon secours… » et dorénavant il lui consacre une grande part de sa vie.
Tags: Amour, André Asséo, Bergman, Cannes, Emmanuelle Riva, Isabelle Hupert, Jean -Louis Trintignant, Michael Haneke
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Samedi 19 mai 2012

Couvert de Lauriers et grand habitué de la scène cannoise, Jacques Audiard est de retour cette année en sélection officielle avec de Rouille et d’Os. Il a demandé à Marion Cotillard et à Matthias Schoenaerts d’interpréter Stéphanie et Ali les héros qu’ils ont crées de toute pièce avec son coscénariste Thomas Bidegain, en s’inspirant librement du recueil de nouvelles éponyme de Craig Davidson. Un film sensible et violent, tourné au plus près, dans un grand dénuement évitant tout pathos et avec l’exigence d’un metteur en scène hors norme et d’acteurs criant de vérité.

Cannes aime Jacques Audiard puisqu’il a déjà obtenu en 1996 le prix du meilleur scénario avec Un héros très discret et en 2009 le grand prix du Jury avec Un Prophète. Il serait étonnant que cette année, de Rouille et d’Os reparte bredouille, mais de toute manière c’est un film à voir absolument.
Tags: Cannes, De Rouille et d'Os, Jacques Audiard, Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts, Thomas Bidegain
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