Mitterand le tunisien
Face à l’évidence que la “Révolution de Jasmin” a renversé le 14 janvier le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, voilà bien des politiques français dans l’embarras. Violemment critiqué, comme bon nombre de membres du gouvernement français, Frédéric Mitterand publie une lettre de “regrets” destinée aux Tunisiens. Le ministre de la culture admet avoir obtenu la nationalité tunisienne dans les années 90 et déclare sur France Inter : ” Il se trouve que, sans doute peut être, le régime a essayé de me récupérer en me donnant la nationalité, mais je n’ai jamais fait de compromis, aucun…” Il faut dire que sa déclaration du 9 janvier taxant de “tout à fait exagérée” l’opinion selon laquelle le régime de Ben Ali serait une “dictature univoque” a fait long feu. Il publie dans un grand quotidien tunisien, un mea culpa de circonstance. Il écrit : ” Alors que le peuple tunisien est parvenu par ses seules forces à se débarrasser de la chape de plomb qui pesait sur lui, je regrette profondément que mon attitude et les expressions qu’il m’est arrivé d’utiliser aient pu offenser des gens que j’ai toujours voulus aider et que j’admire et que j’aime”. L’art de la rhétorique politique a des limites, et l’art de la gaffe est toujours celle de ceux qui parlent trop.
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